La SNCM placée en cessation de paiement par le tribunal de commerce de Marseille.

Le jugement a été rendu ce vendredi matin. La compagnie maritime se retrouve de fait en redressement judiciaire et dispose d'une période d'observation de six mois pour trouver un repreneur. Pour les syndicats, un pas de plus a été franchi vers une liquidation pure et simple de la société. 

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En exigeant de la SNCM le remboursement immédiat de ses créances, l'actionnaire majoritaire Transdev a donc précipité le dépôt de bilan de la compagnie maritime.

Transdev mais aussi l'Etat, actionnaire à 25%, considèrent le redressement judiciaire comme la seule solution permettant d'empêcher "la disparition" de l'entreprise. Cette nouvelle étape devrait de fait permettre d'annuler les condamnations européennes qui obligent la SNCM à rembourse plus de 400 millions d'euros d'aides publiques jugées illégales.

L'inquiétude des syndicats

Mardi, lors de l'audience devant le tribunal de commerce de Marseille, les salariés avaient de nouveau contesté le fait que les créances brandies par Transdev soient juridiquement exigibles et demandé "la suspension de la procédure".

"Aller au redressement judiciaire, c'est glisser vers la liquidation", avait estimé Frédéric Alpozzo, représentant de la CGT, le syndicat majoritaire à la SNCM qui compte 2.000 salariés.

Les syndicats pointent par ailleurs le problème de la délégation de service public (DSP) vers la Corse. Ce contrat qui court jusqu'en 2022, de plus 600 millions d'euros, constitue une manne essentielle à sa survie mais pourrait ne pas être transmissible à un repreneur éventuel.

Ces incertitudes juridiques sèment le doute sur les potentiels repreneurs. Ils sont "cinq ou six" intéressés, affirmait la direction il y a quelques semaines.
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