GenePred, une start-up marseillaise développant un algorithme de prédiction génétique de fibroses graves pouvant dégénérer en cancer, a annoncé jeudi avoir levé 1,2 million d'euros via du financement participatif, en vue d'une première commercialisation en 2017.
C'est l'une des plus importantes levées de fonds en financement participatif dans la santé en France, un moyen d'amorçage alternatif encore embryonnaire pour ce secteur.
"On avait conscience que ça n'allait pas être évident de se financer par des fonds d'investissement, et que notre société, au croisement de la biotechnologie et du numérique, était très atypique" a expliqué à l'AFP Pierre Dessein, co-fondateur de GenePred.
Atypique, l'histoire de la naissance de GenePred l'est aussi : Pierre Dessein a fondé l'entreprise en 2012 avec son frère Bruno et son père, Alain Dessein, directeur de l'unité de génétique et d'immunologie parasitaire de l'Inserm à Marseille.
Alain Dessein avait découvert en 2009 des marqueurs génétiques prédisposant certaines personnes à développer des fibroses du foie. "Notre père voulait que sa découverte serve à des patients, mais s'il ne s'en occupait pas lui-même ou ses enfants, on n'était pas certain de ce que ça allait devenir", a ajouté Pierre Dessein, avocat d'affaires de formation mais qui désirait justement devenir entrepreneur.
Grâce aux fonds récoltés auprès de quelque 150 internautes en trois mois sur la plateforme de financement participatif Anaxago, GenePred compte passer rapidement de 8 à 15 salariés et développer son algorithme pour identifier chez les patients infectés par le virus de l'hépatite C ceux présentant le risque de développer une fibrose du foie.
GenePred ambitionne de commercialiser dès 2017 ce dispositif auprès de laboratoires d'analyse médicale, en Europe et aux Etats-Unis dans un premier temps, tout en
espérant pouvoir le diffuser également à moindre coût dans des pays en développement.
A terme, la jeune société prévoit de développer de nouveaux algorithmes pour cibler d'autres organes comme les poumons, les reins ou le coeur.
Elle prévoit dès cette année un deuxième tour de table, de plusieurs millions d'euros, en recourant cette fois-ci à des investisseurs plus classiques comme des fonds de capital-risque et Bpifrance, a ajouté M. Dessein.