Nouveau conflit entre le Rocher Mistral et la mairie de La Barben : 14 millions d'euros en jeu

Dans la commune de la Barben, un beau château est devenu lieu d'animation à vocation provençale. Le Rocher Mistral est ouvert depuis deux ans et collectionne les procédures administratives ou judiciaires. La dernière en date pourrait coûter 14 millions d'euros au village.

Du haut de son rocher, ce château est le témoin de l'histoire du Pays salonais depuis le 11ème siècle. Des querelles et des guerres se sont déroulées à ses pieds. Le temps passe et les conflits continuent, d'une autre façon. Sans épée, dans les tribunaux.

Entre le maire de la commune et les gérants du Rocher Mistral, les tensions sont fortes et répétées. "La mairie nous met des bâtons dans les roues depuis le début", raconte Frédéric de Lanouvelle, directeur général adjoint du Rocher Mistral.

Le dernier conflit  concerne un projet d'aménagement. "Nous voulons monter deux tribunes pour nos spectacles, créer un village provençal avec une dizaine de petites maisons et aménager un parking", décrit Frédéric de Lanouvelle. 

Le château étant classé monument historique, ces aménagements doivent être démontables, aucune trace de bitum ne doit le couvrir le parking.

C'est la préfecture qui se charge d'étudier cette demande d'aménagement. Sa décision doit être communiquée au mois d'avril. Mais le maire de La Barben, Franck Santos, vient de déposer trois "arrêtés de sursis à statuer". Si l'on décode ce langage, il demande 2 ans pour prendre sa décision. Et gèle ainsi les projets de travaux.

Le premier magistrat, ou sa première adjointe, doivent apposer leur signature sur le permis d'aménager, même si ce sont les services de la préfecture qui s'en chargent.

Des arrêtés ? Un procès. Des millions

Les gérants du château ont saisi leurs avocats qui se sont tournés vers le tribunal administratif de Marseille. Ils contestent la légalité de ces arrêtés municipaux pour en obtenir l'annulation.

Ils demandent des dommages et intérêts estimés à 7 millions d'euros par an. Soit 14 millions d'euros si l'affaire dure deux ans. "Nous espérons que le maire et sa première adjointe ont conscience du risque qu'ils font peser sur la commune. Le risque de devoir payer 14 millions d'euros de dommages et intérêts alors que le budget annuel de la commune est inférieur à 3 millions," détaille Frédéric de Lanouvelle.    

Deux ans de procédures 

L'association France Nature Environnement 13 attaque le Rocher. L'organisme accuse le Rocher Mistral d'avoir procédé à des aménagements sans autorisation de l'urbanisme, "un parking de 450 places sur un espace Natura 2000". Il dénonce également la destruction de plusieurs monuments "classés historique" comme "les écuries du château de la Barben. L'association perd son procès. 

Des riverains dénoncent les nuisances sonores. Ils signalent l'absence d'étude d'impact sonore pour l'ouverture d'un parc d'animation.

Le potager et le jardin dit "Le Nôtre" provoquent une autre polémique.

Rocher Mistral a gagné toutes ces batailles.

Avec 100.000 visiteurs par an, on peut imaginer quelques nuisances. Le château est isolé, à 3 kilomètres du village, avec quelques voisins cependant, dont le maire. 

Difficile de faire le tour du sujet sans la version du maire, Franck Santos et de sa première adjointe, Maryvonne Gascon, en charge de la dernière procédure. Ni eux ni leur avocat ne souhaitent s'exprimer.

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