Epidémie ou non, pour les animaux rien n’a changé. Les paons continuent de faire la roue et Dora l’éléphante de parader, comme si de rien n’était. C’est pour les salariés du zoo de La Barben, dans les Bouches-du-Rhône, que tout devient aujourd’hui un peu plus compliqué.
La question cruciale au zoo de la Barben c’est l’approvisionnement. Il en faut de la nourriture pour les 700 animaux qui évidemment continuent de manger, même en période de confinement !
Alors, lorsque la nouvelle est tombée, il a fallu réagir très vite.
Faire des stocks de nourriture, une priorité
Louis Pons, co-gérant du zoo, a du rapidement joindre la totalité des fournisseurs par téléphone. "Je leur ai demandé s’ils craignaient une rupture des stocks et s’ils risquaient de fermer".Et pas de chance, c’est justement le cas de l’association d’insertion qui leur livre jusqu’à présent, cinq fois par semaine, tous les fruits et légumes. Dans le cadre du confinement, ses salariés ne travaillent plus.
En quelques heures, le directeur et ses équipes ont dû trouver d’autres fournisseurs pour les fruits et légumes, si appréciés notamment par les pachydermes. Vendredi, l’équipe de soigneurs a reçu 1,5 tonne de pommes, de quoi tenir un mois.
Pour les insectes même problème : en quelques jours les approvisionnements venus de l’étranger ont cessé. Alors, au vivarium, les bacs inutilisés ont été transformés en nurserie. Le zoo va devoir produire lui-même ses vers de farine, ses blattes et autres grillons.
Mais ensuite plus de problème. Les coatis, les tamanoirs, les suricates, les capucins et les oiseaux, gros consommateurs d’insectes, ne manqueront pas de nourriture.
Pour les herbivores pas de souci non plus, un important stock de granules a été fait la veille du confinement. Le zoo de la Barben a de quoi tenir un trimestre.
Chômage partiel pour une partie du personnel
Côté finances il va, là aussi, falloir faire plus attention.Habituellement, 300.000 visiteurs fréquentent chaque année le zoo de la Barben, le plus important de la région. La structure ne touche aucune aide financière et se suffit à elle-même… en temps normal.
Les mois d’avril et de mai sont traditionnellement ceux qui rapportent le plus. Pour l’instant, évidemment, pas l’ombre d’un visiteur.D’ores et déjà une partie du personnel a été mis en chômage partiel. Cela concerne les personnels d’accueil et administratif, soit une quinzaine de salariés, au total, sur les 30 que compte l’entreprise.
"Mais il va falloir être encore plus rigoureux financièrement que d’habitude", annonce Louis Pons, co-gérant.
Les travaux non urgents ont été suspendus. L’entretien des espaces verts, par exemple, ne fait plus l’objet d’autant de soins que d’habitude.
L’avenir, une arrivée de deux tigres dès que possible
Pas question pourtant de faire une croix sur l’avenir. Ainsi le projet phare de l’année, l’accueil de deux femelles tigres dans un nouvel enclos, est dans les starting-blocks."On continue de travailler là-dessus et l’enclos sera prêt à la fin du mois d’avril, comme prévu", estime Frédéric Provansal, responsable technique du zoo de la Barben.
Ces deux femelles, sont nées dans un zoo de Dublin. Dans le cadre d’un programme d’échange européen, il était prévu qu’elles viennent vivre en Provence.
Le transfert prendra sans doute un peu plus de temps, mais elles viendront.
Carnet rose bien rempli
Pour terminer sur un peu de douceur, sachez que les naissances se multiplient en ce moment au zoo.La femelle Fennec a mis bas justement jeudi 2 avril. Impossible de savoir combien il y a de petits dans la portée, car ils restent pour l’instant bien cachés au fond de leur terrier.
Adeline Godefroy, la responsable zoologique pourrait d’ici peu mettre une caméra, sans déranger les animaux, pour voir les petits d’un peu plus près. L’an dernier déjà, la femelle avait eu quatre bébés.
La femelle s’occupe très bien de ses nouveaux nés, et si vous tendez l’oreille vous pourrez entendre leurs petits couinements au fond du terrier…
Pas d'images pour ces bébés, mais déjà du son...
•
©Zoo de la Barben
Et puis ce bébé tamanoir que l’on voit sur le dos de sa maman est né il y a quelques jours lui aussi. C’est lui qui dans quelques mois consommera sans doute tous les insectes produit au vivarium.
Pour Adeline Godefroy, la responsable zoologique, c’est même la première fois qu’elle en voit en 13 ans de métier.