Situé sur la commune d’Eyguières dans les Bouches-du-Rhône, le Castellas de Roquemartine ou château de la Reine Jeanne remonte aux XIIe et XIIIe siècles. Ses ruines, qui dominent la route de Cavaillon, vont être sauvées par le loto du Patrimoine.
18 sites emblématiques des régions de métropole et d’outre-mer ont été dévoilés par la Mission Patrimoine pour la sauvegarde du patrimoine en péril.
Ils bénéficieront du soutien financier de l’édition 2022 du Loto du Patrimoine de la FDJ. Le montant de la dotation de chaque site sera annoncé lors des prochaines Journées européennes du patrimoine les 17 et 18 septembre.
Chaque année, un projet par département est retenu selon quatre critères principaux : l'intérêt patrimonial et culturel, l’état de péril, la maturité du projet et son impact sur le territoire et le projet de valorisation.
En Provence-Alpes-Côte d'Azur, ce sont donc les vieilles pierres du Castellas de Roquemartine qui ont été choisies par la Fondation du patrimoine.
Le Castellas de Roquemartine est un castrum comportant une forteresse et une église dédiée au Saint-Sauveur, entouré d’une double enceinte de remparts.
L’ensemble est complété par un pigeonnier, une bergerie, un moulin à vent et un moulin à eau. Sa construction au XIIe siècle est due à la famille d’Albe de Tarascon.
Des transformations et améliorations ont été apportées jusqu’à la seconde moitié du XVe siècle.
À l’origine, le Castellas permettait de contrôler la basse vallée de la Durance entre Avignon et Aix-Marseille. Le droit de péage prélevé a procuré à son possesseur des revenus considérables qui lui ont permis de réaliser cet ensemble architectural imposant.
Au début du XVIIe siècle, le Castellas fut abandonné au profit du nouveau château de Roquemartine, bâti en plaine. Démantelé par Richelieu, il fit l’objet de tirs d’artillerie en 1870, aggravant son état.
Avec l’aide de l’association des Amis du Castellas de Roquemartine, le projet est d’ouvrir le site au public avec l’organisation de visites sécurisées du chantier durant les travaux, puis de visites classiques présentant l’histoire et l’architecture de la forteresse.
La découverte du lieu à l’aube et au crépuscule est envisagée, ainsi que la création de parcours botaniques et pédagogiques autour du site afin de valoriser la flore et la faune (espèces protégées présentes).
Ce site remarquable est situé au cœur du Parc naturel régional des Alpilles, dans une zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique. Des démonstrations de voleries de rapaces seraient organisées, car c’est là que niche notamment l’aigle de Bonelli, espèce protégée.
L’église n’est pas hors d’eau et est de surcroît ouverte à tous vents. Des fissures apparaissent sur l’abside. L’eau pénètre les murs, qui ne sont plus protégés par des couvertures : la voûte restante est instable et les élévations sont fragilisées.
À l’intérieur, la végétation abonde et des blocs de pierre encombrent l’espace. Dans le donjon, l’ensemble des espaces intérieurs voûtés n’est pas non plus hors d’eau. Des brèches, éventrements et effondrements ont fait disparaître façades et niveaux internes, dont les ouvertures parfois ouvragées.
D’importants gravats qui encombrent les espaces ne permettent pas d’apprécier les
niveaux d’origine et l’état des bases des élévations. Certains bâtiments annexes ne sont plus protégés par un enduit et n’ont plus de couverture. Ils se ruinent sous l’action des pluies.
Deux tranches de travaux sont prévues. D'abord des fouilles archéologiques prescrites par la direction régionale des affaires culturelles, puis des cristallisations des ruines de l’église Saint-Sauveur, du château, de la tour orientale et du logis avec mise hors d’eau, confortement et rejointoiement des maçonneries, débroussaillage et
consolidation.
Le démarrage des travaux est prévue au premier trimestre 2022. Ils doivent se terminer un an plus tard, au premier semestre 2023.