L'achat des cadeaux de Noël ont déjà commencé pour certains et de plus en plus de personnes se tournent vers la seconde main. Dans les Bouches-du-Rhône, des boutiques constatent l'essor de ce marché. Chaque année 100.000 tonnes de jouets sont jetés.
Halloween a été célébré ce lundi soir et pourtant, l'heure est déjà à Noël, avec des publicités déjà bien implantées dans notre environnement et les rayons des magasins bien fournis. Cette année, pas de pénurie de production de jouets annoncée, et pourtant, les premiers achats ont déjà commencé.
Saskia Agard est la gérante de "Revenons à nos moutons" à Saint-Cannat a fait ce constat. "Pour lutter contre la concurrence des grandes surfaces, j’ai mis en place la possibilité de faire les listes de noël directement au magasin. Et les premières personnes sont déjà venues faire leurs premiers achats."
Il y a bien une explication à cela : acheter de seconde main pour Noël, c’est s’y prendre plus tôt car chaque pièce est unique. Dans sa boutique de seconde main, elle propose des jouets, des livres ou encore des vêtements de 0 à 12 ans, le tout avec une qualité vérifiée.
L'essor de la seconde main
Depuis que son commerce a ouvert en septembre 2021, elle constate l’essor que prend la vente de jouets de seconde main. "Entre les problèmes financier et écologique, la seconde main a pris un véritable tournant", explique Saskia. "Il y a changement de comportement et je vois une réelle différence. Que ce soit pour les anniversaires, ou même les listes de naissances, les gens sont maintenant prêts à offrir et recevoir des objets de seconde main, précise-t-elle. Par souci écologique, il y a une réelle volonté de moins surconsommer du neuf."
Un constat partagé par Laura Bos, gérante de la boutique physique et en ligne Ladycocotte dans les Bouches du Rhône. " J'ai déjà constaté cela l'année dernière, et cette année c'est encore plus important." Pour la jeune entrepreneuse, si le phénomène de la seconde main s'étend, c'est pour trois raisons.
D'abord, "les jouets d'occasions ne présentent pas de différence avec ceux qui sont neufs, pour la simple et bonne raison qu'ils sont utilisés 8 mois en moyenne." Le pouvoir d'achat est aussi à prendre en compte. Et enfin, "les jeunes demandent de plus en plus d'occasion à leur parents", conclut-elle.
Des raisons écologiques et économiques
"Avant, il y avait une petite honte d'offrir de la seconde main. Maintenant, c'est même devenu un acte d'achat engagé", raconte Laura Bos. Selon elle, si l'année dernière la population se tournait vers la seconde main, c'était principalement pour des raisons écologiques. Aujourd'hui, avec la baisse du pouvoir d'achat, la notion économique est également à prendre en compte.
Selon un sondage réalisé par le cabinet Junior King pour King Jouet, 48% des parents d'enfants de moins de 14 ans pensent recourir au marché de seconde main, pour leurs achats de jouets et jeux du prochain Noël.
Chaque année, 100.000 tonnes de jouets (hors jouets électriques et électroniques) finissent à la poubelle, selon l’Ademe (Agence de la transition écologique). Et quoi de mieux que la seconde main pour donner une deuxième vie ? D'après le cabinet Boston Consulting Group (BCG), le marché mondial de la seconde main devrait croître de 15 à 20% par an au cours des cinq prochaines années.