Privé d'Escale à Sète, le navire russe le "Shtandart" a accosté à Port-de-Bouc, dans les Bouches-du-Rhône

Le navire russe le "Shtandart" ne participera pas à l’événement Escale à Sète. La préfecture de l’Hérault a décidé d’interdire son accostage pour risque de trouble à l’ordre public. Le vieux gréement est désormais à quai à Port-de-Bouc, dans les Bouches-du-Rhône.

"On est déçu par la décision de la préfecture de l'Hérault et en même temps c'est de l'incompréhension. On n'est pas lié au conflit actuel en Ukraine. C'est un navire qui promeut beaucoup de bonnes choses. On fait abstraction de la guerre", témoigne Cyril Vasseur, bénévole français sur le navire russe, le "Shtandart".

Le vieux gréement devait participer à l'évènement festif Escale à Sète, un grand rassemblement nautique prévu pendant une semaine du 11 au 18 avril 2022.

Mais la préfecture de l'Hérault en a décidé autrement. Elle a interdit au pavillon russe d'accoster dans un port du département en raison d'un risque de trouble à l'ordre public.

Selon les autorités, la navire a fait l'objet de menaces sur les réseaux sociaux en raison de son pavillon et du conflit en Ukraine. Son port de rattachement est Saint-Pétersbourg. 

"Pour éviter tout problème lors des festivités, la préfecture a donc préféré prévenir plutôt que guérir". Cependant, pour Cyril Vasseur, cet argument est un prétexte.

"On ne comprend pas. Il doit y avoir peut-être quelques messages malveillants sur les réseaux sociaux, mais c'est une minorité", déplore le marin.

"Les visiteurs qui montent sur le bateau sont curieux, ils sont heureux de nous rencontrer et de voir le bateau. Au contraire, parfois le conflit n'est même pas évoqué", explique le bénévole français.

Originaire de La Rochelle en Charente-Maritime, Cyril Vasseur a décidé de s'engager en tant que volontaire sur un bateau, quelle que soit sa nationalité. Il a fallu qu'elle soit russe. 

Si l'ambiance reste bonne à bord, l'équipage se lasse de devoir se justifier à chaque fois : non, le "Shtandart" n'a aucun lien avec Vladimir Poutine.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, plusieurs navires russes sont visés par des sanctions dans les pays européens. Ces yachts de luxe sont souvent des propriétés d'oligarques russes ou de personnes proches de Vladimir Poutine.

Ce n’est pas le cas du "Shtandart", ce qui signifie l'étendard en russe. Ce gréement est une réplique de la première frégate de la flotte Baltique. Construite en 1703, elle est restée en service jusqu'en 1727. 

"Le navire de la paix"

Le capitaine du "Shtandart", Vladimir Martus, est russe de sa mère et ukrainien de son père. Depuis des années il n'approuve pas la politique de Vladimir Poutine. 

La dernière fois que son bateau est allé en Russie, c'était en juillet 2009 à Saint-Pétersbourg. 

Depuis l'invasion russe en Ukraine, il tente de donner une autre image à son navire, en promouvant la paix et la fraternité.

Très critique contre l'attaque de l'armée russe, le capitaine a fait hisser un pavillon ukrainien. Il flotte au côté du drapeau russe sur sa frégate. 

L'équipage est constitué de plusieurs nationalités, parmi lesquelles huit russes, sept français, deux ukrainiens, deux tchèques, une lituanienne, un serbe. Le "Shtandart" doit quitter Port-de-Bouc dimanche 10 ou lundi 11 avril 2022. 

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