Il présidait la Fédération des sapeurs-pompiers et le Sdis des Bouches-du-Rhône. Un homme de poigne, qui a gravi les échelons, en intervention puis auprès des politiques. Un nouveau défi pour le Varois : former la jeunesse et susciter des vocations.
S’il devait écrire un deuxième livre, après Sapeurs-pompiers, un engagement au quotidien, paru en 2021, Grégory Allione donnerait pour titre à ce deuxième récit : Itinéraire d’un enfant gâté. Un clin d’œil à l’acteur Jean-Paul Belmondo, qui campe un père de famille cherchant à disparaître des radars.
Les sirènes qu’on entend retentir au quotidien font partie intégrante du parcours de Grégory Allione. Il s’engage en tant que volontaire à l’âge de 17 ans, c’était en 1989. Il ne touche aucune indemnité lors de ses interventions, à l’époque, " c’était un engagement altruiste et généreux. J’ai essayé de le porter aux plus haut sommet de l’ État."
En janvier 2023, Grégory Allione prendra les rênes de l’École nationale des sapeurs-pompiers, l’Ensosp. Doté d’un pôle de recherche et d’une stratégie à échelle européenne, l’institution forme 28.000 engagés au métier, à Aix-en-Provence. "L’école nationale, c’est une grande dame, c’est prestigieux, je n’arrive pas avec des idées préconçues. Il me faudra d’abord un temps d’écoute et partage."
Un héritage à léguer
La retransmission est une valeur fondamentale que porte le quinquagénaire. Depuis 2018, il préside la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF), forte de 250.000 engagés. Il y interpelle les politiques pour revoir le budget de la Sécurité civile à la hausse. Et ne manque pas de rappeler que les volontaires manquent à l’appel, pour 67 millions de Français. "Le service national universel devrait être obligatoire et de longue durée, on n’y va pas sinon."
Gradé en tant que colonel au sein de l’armée, Grégory Allione ne tarit pas d’éloges sur les bienfaits de l’engagement citoyen.
La notion de hiérarchie s’immisce jusque dans ses réponses, qu’il déroule par énumération. Une rigueur héritée de son père, lui aussi sapeur-pompier volontaire. Originaire de Pignans, dans le Var, Grégory Allione a grandi dans un massif provençal, où se cultivent châtaignes et olives. Son père est bûcheron, il lui apprend "à aimer le massif et à le respecter."
Il y a un an, durant l’été 2021, un incendie ravage le massif de son enfance. Le soldat du feu observe depuis plusieurs années les conséquences du dérèglement climatique et les incendies à répétition.
Hyperactif au quotidien, il l’est aussi sur son compte Twitter, sur lequel il prend la parole tour à tour pour féliciter l’action de ses confrères, et rendre hommage à ceux qui ont la perdu la vie en opération.
Il préfère d’ailleurs le terme de "soldat de la vie", à celui de soldat du feu. Une profession essentielle sur le territoire, pas toujours sollicitée à bon escient. La faute aux déserts sanitaires, selon lui, mais aussi au manque de volontés des citoyens. "Les sapeurs-pompiers doivent être contactés en dernier recours", rappelle-t-il.
Un soldat du quotidien, tout feu, tout flamme.