Le département des Bouches-du-Rhône fait partie des 4 territoires sélectionnés pour tester le remboursement des consultations chez le psychologue. Avec cette expérimentation, la Caisse nationale d'assurance maladie veut une prise en charge élargie et une moindre consommation de médicaments.
A partir du 1er mai, une phase d'expérimentation va être menée par la CNAM (Caisse Nationale d'Assurance Maladie). Les consultations chez le psychologue va être remboursée dans quatre départements pilotes (le Morbihan a lancé l'opération en février, puis la Haute-Garonne et Bouches-du-Rhône) pour mieux prendre en charge les pathologies mentales.
Jusqu'à présent, les séances ne sont remboursées que lorsqu'il s'agit d'un psychiatre et pas un psychologue, ou dans des structures publiques comme les CMP (Centre-médico psychologiques). Or ces structures sont souvent inaccessibles en raison des listes d'attente de plusieurs mois...
La CNAM veut donc améliorer la prise en charge des patients et "permettre une baisse du recours aux antidépresseurs et aux anxiolytiques". Comme indiqué par nos confrères du Monde, dans un rapport de 2015 la CNAM jugeait possible que:
Ces médicaments [les antidépresseurs et anxiolytiques], qui représentaient une dépense de 560 millions d’euros en 2012, « ne sont pas toujours prescrits de façon efficiente du fait d’un diagnostic et/ou d’un suivi insuffisant ».
Or, constatait-elle également, « des publications semblent montrer que pour les dépressions les moins sévères, ces médicaments ne font pas mieux que le placebo ». Pour les patients, exprimer leur souffrance à un professionnel pourrait donc être plus efficace qu'un médicament.
Sans conditions de ressources, le patient, âgé entre 18 et 60 ans, serait pris en charge à 100 %. Dans un premier temps, il faut une ordonnance du médecin généraliste pour obtenir une séance de 45 minutes permettrait d’évaluer le besoin. Au total, le patient peut ensuite se voir prescrire jusqu’à 20 séances, avec une liste des psychologues conventionnés. La séance coûterai 22 euros, remboursée par la Sécurité sociale.
Du côté des professionnels, certains juges que ce dispositif ne changera rien puisque ce sont les généralistes qui enverrait le patient en premier lieu vers le psychologue. Et que le généraliste peut prescrire des antidépresseurs en parallèle.
Le syndicat SNP a lancé une pétition pour un accès libre aux psychologues. "Grands consommateurs d’anxiolytiques, antidépresseurs, psychotropes, les français déprimés ne vont pas mieux, les hôpitaux manquent de psychologues. Le regard rivé sur l’aspect financier, on laisse le plus souvent le patient sans écoute" estime le syndicat.
Cette pétition a recueilli plus de 8 000 signatures.