Vol ou escroquerie à l'assurance, des centaines de voitures gisent au fond du canal d'EDF sur la Durance depuis plusieurs années. La sécheresse de l'an dernier a révélé l'ampleur du phénomène sur 11 kilomètres entre Saint-Chamas et Salon-de-Provence.
C'est une drôle de pêche à laquelle s'adonne depuis lundi la brigade maritime et fluviale de Martigues. Au bout de la "ligne", la carcasse d'une voiture...
Sans l'épisode de grande sécheresse qui a fait considérablement baisser le niveau des eaux de la Durance l'été dernier, elle y serait encore. Mais un dépôt de plainte a permis l'ouverture d'une enquête de gendarmerie.
Au total, ce sont 700 carcasses qui ont été repérées par les gendarmes plongeurs dans le canal EDF, sur quelques 11 kilomètres, entre Saint Chamas et Salon de Provence, dans les Bouches-du-Rhône. Des voitures volées pour la plupart, ou résultant d'escroqueries à l'assurance.
"On n'est pas épavistes, on intervient dans un cadre judiciaire, précise le lieutenant Sébastien Puccini, commandant la brigade fluviale et nautique de Martigues, sur les 700 on a pu identifier de manière quasi certaine 160, cette année on en extrait 78."
L'objectif, pour la gendarmerie c'est de rassembler des éléments, retrouver des empreintes ou de l'ADN pour identifier les auteurs ou les lier à des affaires en cours.
Les véhicules doivent être identifiés par leur plaque d'immatriculation confirmée par le numéro de série. La tâche n'est pas toujours facile.
"Malheureusement, certains professionnels du vol, au-delà d'enlever les plaques, vont casser les vitres et vont découper ou limer les numéros de série", explique le lieutenant Puccini.
Les voitures qui ne sont pas identifiées ne seront pas sorties cette année. Depuis 2009, près de 2.000 véhicules ont été retirés des eaux du canal.
Ces opérations doivent se poursuivre pendant deux semaines.