De plus en plus, dans les applis de rencontres homosexuelles, les utilisateurs affichent s’ils sont sous PrEP. Commercialisé depuis 2016, ce traitement préventif contre le VIH pour les personnes séronégatives reste pourtant encore mal connu.
La PrEP, abréviation de "prophylaxie pré-exposition", est une combinaison d'antirétroviraux, un médicament préventif.
Commercialisé en France depuis 2016, ce comprimé est destiné à des personnes qui ne sont pas infectées par le SIDA, pour éviter qu'elles le deviennent.
La PrEP peut être prise en continu, une pilule par jour, ou à la demande, avant et après les rapports sexuels. Elle serait au moins aussi efficace que le préservatif. Et elle est prise en charge à 100% par la Sécurité Sociale.
La PrEP ne protège que contre le VIH, pas contre les infections sexuellement transmissibles (IST).
Grinder, l'un des sites de rencontres les plus utilisés, propose depuis plusieurs années d'inscrire une information sur son statut VIH, et d'y indiquer notamment la mention, "Négatif sous PrEP".
Depuis 2016, date de l'autorisation de mise sur le marché de la PrEP, 20.000 personnes y ont eu recours. En majorité des hommes homosexuels.
Un risque de relâchement de la protection
La PrEP ne risque-t-elle pas de faire régresser l’usage du préservatif ? Selon Charles Dechoux d'Aides Paca, "c'est sûr que la PrEP n'incite pas à en utiliser. Toutefois, il y a un double intérêt à parler de la PrEP sur certaines applications de rencontres. Cela permet déjà d'en discuter et de parler aussi de prévention", juge-t-il.
"Il y a des gens qui ne savent toujours pas que la PrEP existe. Cela peut donc aussi les inciter à prendre ce traitement préventif", ajoute Charles Dechoux.
L'association a élaboré un guide pour accompagner les usagers de la PrEP.
Les personnes qui sont suivies sous PrEP sont vues tous les trois ou quatre mois par leur médecin.
"Il faut savoir aussi que les personnes qui prennent ce type de traitement, sont obligées de réaliser un dépistage tous les 3 mois, non seulement du VIH mais aussi de toutes les infections sexuellement transmissibles", précise-t-il.
"De ce point de vue là, la PrEP et le dépistage répété tous les 3 mois, sont une méthode de réduction des risques assez efficace", affirme Charles Dechoux.
Selon lui, 20.000 personnes en France seraient placées sous traitement médicamenteux PrEP.
Paca 2e région la plus touchée par l'épidémie
En France, chaque année, on compte environ 6.000 contaminations au VIH supplémentaires, avec une légère baisse entre 2018 et 2019.
Selon Santé publique France, Ile-de-France et Paca sont les deux régions les plus touchées par l'épidémie en France métropolitaine, concentrant chaque année à elles seules plus de 65% des nouvelles contaminations.
Sur les 172.000 personnes porteuses du VIH dans le pays, on estime que 24.000 d’entre elles ignorent l’être, d'où l'importance du dépistage pour connaître sa séropositivité et bénéficier d'un traitement pour ne plus transmettre le virus, selon l'association Aides.