Ce jeudi, le tribunal de commerce de Toulouse a placé l'usine Fibre Excellence de Tarascon en redressement judiciaire. L'entreprise avait déposé le bilan. Elle employait 280 salariés. 3000 emplois indirects dans la filière bois sont concernés.
Le tribunal de commerce de Toulouse, après avoir fixé la date de cessation des paiements
de l'entreprise Fibre Excellence de Tarascon au 16 septembre dernier, a ouvert ce jeudi une procédure de redressement judiciaire avec une période d'observation d'une durée de six mois qui court jusqu'au 8 avril prochain.
Deux administrateurs judiciaires ont été nommés pour assister l’entreprise.
Lors de cette période d'observation, l'usine "pourra continuer à fonctionner normalement", souligne la direction dans un communiqué. Quelque 3.000 emplois, notamment dans le secteur forestier dans plusieurs régions de France, dépendent de cette unité, qui emploie quelque 300 personnes.
"Nous sommes maintenant prêts à continuer notre travail, avec l'assistance des administrateurs judiciaires désignés et avec le soutien de l'Etat et nos partenaires, pour remettre l'usine dans une situation financière viable", a commenté Jean-François Guillot, président de Fibre Excellence SAS.
Sauvetage prévu
Après l'annonce de l'entreprise de pâte à papier "Fibre excellence "à Tarascon de déposer le bilan, l'Etat à confirmé vouloir préserver les emplois. 280 salariés travaillent dans cette usine en CDI, ainsi que 30 CDD et 3000 emplois indirects dans la filière forestière sont concernés.Un appel d'offre sera lancé pour permettre de trouver rapidement un repreneur "solide", annonce le gouvernement après le placement enredressement judiciaire.
Je mesure ce que représente cette situation pour les salariés, leurs familles et les travailleurs de la filière bois qui sont nombreux. Avec les services de l’État, nous sommes à leurs côtés et nous allons nous battre pour l'avenir du site et des emplois. https://t.co/uKdRNxY8Ct
— Agnès Pannier-Runacher (@AgnesRunacher) October 2, 2020
Dans cette période d'attente et d'observation, l'état assurera la continuité de l'exploitation de l'entreprise.
La grève n'est pas le déclencheur
Le site a été bloqué pendant 10 jours suite à la grève d'une partie des salariés.Le gouvernement a essayé d'engager une médiation entre la direction et les grévistes.
"Le dialogue était totalement rompu dans l'entreprise", précise Bercy.
"Suite à la hausse des cours de la pâte à papier en juillet dernier et avec une trésorerie fébrile, les finances de l'entreprise se sont nettement dégradés", détaille le ministère des industries.
La grève et l'arrêt totale de l'usine n'ont pas arrangé la situation, mais "n'ont pas déclenché le dépôt de bilan", assure Bercy.
Le dépôt de bilan par l'actionnaire actuel de "Fibre Excellence" doit intervenir ce vendredi après-midi.
Le gouvernement attendait le placement en redressement judiciaire de l'usine de pâte à papier de Tarascon pour lancer un appel d'offre.
"L'ouverture de cette procédure va permettre de remédier à son actionnaire défaillant et ouvre
la possibilité d'accompagner le site par l'expertise d'administrateurs judiciaires, afin de trouver une solution pérenne pour l'activité du site et les emplois", précise bercy.
Quels sont les repreneurs potentiels ?
"Le travail va se mettre en oeuvre suite à l'appel d'offre. Des industriels Français, internationaux et européens qui pourraient être intéressés", selon l'Etat.Pour l'heure le montant de l'aide de l'Etat n'est pas connu. La période d'observation est de six mois, renouvelable une fois pour trouver un repreneur.
Le projet de turbine
L'entreprise a été lauréate pour l'installation d'une turbine. Projet pour lequel l'entreprise a touché des aides de l'Etat, sans pour autant installer cette fameuse turbine.Dans le projet de reprise, "le nouvel acquéreur devra apporter des garanties quand à l'installation de cette turbine et la mise aux normes des installations afin de ne plus polluer", assure le gouvernement.
Le procès qui devait se tenir en septembre a été repoussé en janvier prochain.
La filière forestière rassurée
Dans la semaine, l'Etat va rencontrer les représentants de la filière forestière impactée, à savoir en Occitanie, en Provence-Alpes-côte-d'Azur, en Auvergne-Rhône-Alpes et en Bourgogne-Franche-Comté.
" Cette annonce du gouvernement peut-être un espoir, mais cela reste flou pour nous. On nous promène depuis 15 jours, de décisions en décisions", assure Véronique Arlaud de l'entreprise Serbois dans les Hautes-Alpes.
Les annonces n'ont pas été faites encore auprès de la filière.
"Nous attendons avec impatience le redémarrage de l'entreprise et que l'on soit payé pour les livraison. C'est notre crainte principale, ne pas être oublié dans les créances", insiste Véronique Arlaud.