Les salariés grévistes de l'usine de pâte à papier, Fibre Excellence, entament leur deuxième semaine de lutte. Aucune matière première n'entre, les machines sont à l'arrêt. Selon Force Ouvrière, le syndicat majoritaire, la direction tente de briser la grève par des intimidations et des menaces.
Depuis lundi 21 septembre, des salariés de l'usine Fibre Excellence à Tarascon sont en grève.
Selon, l'organisation syndicale, 170 des 270 salariés de l'usine sont mobilisés dans ce mouvement social ce lundi.Ils dénoncent des régressions sociales et demandent l'embauche de 15 personnes.
Au huitième jour d'action, le comité de défense et de grève de l'usine avec FO et la CGT déplorent "le refus de la direction d'entamer de véritables négociations", estimant qu'elle "se campe dans une attitude dure et provocatrice".
"Nous regrettons surtout que la direction refuse de venir à la table des négociations", précise Yannick Farré, délégué syndicale FO de l'usine Fibre Excellence de Tarascon.
La filière des forestiers mobilisée
Avec l'arrêt de l'activité de Fibre Excellence, 3.000 emplois indirects sont en jeu, dans des centaines d'entreprises qui fournissent le bois à l'usine selon les professionnels du secteur.
Ce lundi matin, "une cinquantaine de camionneurs forestiers sont venus avec des panneaux "stop grève" ainsi que d'autres sous-traitants de la filière", indique le syndicat FO.
Dans l'usine, selon FO, de la pâte à papier "pour une valeur de près de cinq milions d'euros" est stockée en attente de livraison.
En difficulté économique, l'entreprise demande aux salariés des "efforts", afin de pouvoir continuer son activité. Elle demande de revoir le volet social et évoque des baisses de pouvoir d'achat, ce que refusent les salariés.
Les grévistes bloquent cette production "pour tenter d'obtenir des garanties de la part de la direction".
Ce matin, "deux camions de forestiers, envoyés par la direction ont pu rentrer et sortir chargés de pâte à papier avec la présence d'un huissier de justice", indique Yannick Farré, délégué syndical FO de l'usine Fibre excellence à Tarascon.
"Un chargement provocation", selon le syndicat "car le transport n'a pas été fait selon le protocole recommandé. Les camions n'étaient pas bâchés. La pâte à papier peut se dégrader", insiste les syndicalistes.
Selon eux, le bras de fer entre la direction et les grévistes prend de l'ampleur.
Menaces, intimidations et pressions
FO dénonce également une instrumentalisation de la grève par la direction. Elle tenterait de diviser les grévistes des différents syndicats par un chantage à l'emploi. "Si la grève continue, on sera dans l'obligation de déposer le bilan".
Les salaires de septembre serait retenus.
" La paye va du 20 au 20 de chaque mois, nous avons commencé la grève le 21, il n'y a aucune raison de ne pas nous payer", s'indignent les grévistes.
Des propos à l'encontre d'un responsable syndical pouvant être considérés comme des menaces auraient été tenus par le directeur de l'usine devant témoins.
Contactée, la direction n'a pas donné suite à notre appel.
La situation semble se tendre dans ce conflit qui dure depuis huit jours.