Violences contre les élus : bombe anti-feu, formation au GIGN... Quatre initiatives pour aider les maires à faire face à l'augmentation des agressions

Les violences seront au cœur du congrès de l'association des maires de France, qui s'ouvre lundi 20 novembre à Paris. Selon le ministère de l'intérieur, les agressions envers les élus seront en hausse de 15% en 2023. Tour d'horizon d'initiatives pour faire face à ce phénomène.

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Une proposition de loi du sénat suggère de punir les agressions envers les élus au même niveau que celles contre les "personnes dépositaires de l'autorité publique". Alors que s'ouvre lundi 20 novembre à Paris, le congrès de l'association des maires de France, d'autres initiatives voient le jour pour faire face à ces violences.

Une "bombe" anti-feu

C'est une petite boule rouge qui a fait son entrée dans l'arsenal de la police municipale de Senas (13). "Block fire", un extincteur nouvelle génération est capable d'éteindre un feu de 10 mètres carrés. Il suffit de le jeter dans les flammes.

Un nouvel équipement prévu pour faire face à l'augmentation des incendies volontaires, selon le maire Philippe Ginoux. Il en a lui-même fait les frais. Un départ de feu volontaire à son domicile a brûlé deux véhicules et incendié son toit. Il a porté plainte.

"Ce qui m'est arrivé a été classé sans suite, car la gendarmerie n'a pas retrouvé les auteurs. Je n'en veux à personne. Mais moi, je vis toujours avec ça."

Suite à cet événement, Philippe Ginoux a accéléré le développement du réseau de caméras de vidéosurveillance dans la commune. Il a également installé un système de vidéosurveillance autour de son domicile, à titre privé.

Un collectif "Ne crache pas sur mon écharpe"

Pour son collectif de maires en cours de création, Amapola Ventron voulait un nom choc. "'Ne crache pas sur mon écharpe', c'est représentatif de ce qu'on vit", assure l'élue.

"Le problème, c'est qu'on se sent très seule face aux injures, aors que d'autres vivent la même chose." Elle souhaite créer une plate-forme en ligne où l'on peut échanger entre maires de tous les partis "pour nous soutenir, trouver des solutions" explique Amapola Ventron.

Pour la maire de Cabriès (Bouches-du-Rhône), les insultes ont commencé dès la campagne électorale, en 2020. "On m'attaquait sur le fait d'être une femme de 59 ans et ménopausée. C'était désagréable, mais j'encaissais." Depuis son élection, les invectives sont régulières. "Ça touche ma famille, qui n'a pas à subir les vicissitudes de la vie politique."

"On peut se regarder dans le miroir tous les matins en répétant qu'on est plus forte que ça. Mais il ne faut plus accepter. Ça commence par des injures et puis ? Une gifle, et on crame ta bagnole ?"

Amapola Ventron a en tête un événement en particulier. Lors d'un rendez-vous, l'administré qu'elle reçoit dans son bureau se montre menaçant. "Il s'approche très près et me dit 'ma petite dame, tu ne sais pas à quoi tu t'exposes'. J'ai dû le conduire dehors."

Depuis, elle veille à maintenir un environnement "safe" quand elle reçoit dans son bureau. "Je fais attention aux ciseaux par exemple. Ça peut aller très vite."

Une formation du GIGN

Comment réagir lorsque l'on dirige une petite commune et que l'on est sollicité par un ou plusieurs administrés visiblement énervés ? Pour faire face aux situations de tension, les élus volontaires ont la possibilité de bénéficier de l'expertise de la cellule négociation du GIGN. Ce groupement de la gendarmerie est spécialisé dans les interventions sensibles : prise d'otage, contre-terrorisme.

"Le but est de permettre aux maires de pouvoir se saisir de l'ensemble des clés de compréhension pour désarmer les conflits, faciliter le dialogue et rétablir la communication avec le ou les individus en cause", peut-on lire sur le site du ministère de l'intérieur.

La formation dure quatre heures, en petit groupes de 12 personnes maximum.

Le ministère de l'Intérieur dispense également des conseils d'ordre général. Ne pas intervenir de nuit par exemple, ou face à des individus alcoolisés ou dans un endroit isolé.

Un guichet d'appui psychologique

La ministre des collectivités territoriales, Dominique Faure, a annoncé dimanche l'ouverture ce lundi d'un "guichet d'appui psychologique" à destination des élus et de leurs familles. Il s'agit d'une ligne téléphonique opérationnelle sept jours sur sept, de neuf heures à 21 heures. Au bout du fil, des psychologues formés sur la question.

Cette mesure fait partie d'un "plan de protection des élus" à 5 millions d'euros, présenté en juillet dernier. Cet appui psychologique sera opéré par l'association "France Victimes" qui travaille déjà en collaboration avec l'association des Maires de France depuis 2020. 

France Victime propose "un accompagnement juridique, psychologique et social personnalisé aux élus victimes, au plus près de leur lieu de vie". 

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