"C’est un coup de plus au moral" : le combat d'un maire pour conserver le dernier distributeur de billets du village

Le dernier distributeur d’un village dans des Hautes-Alpes, devait être démonté vendredi par sa banque. Un choix désapprouvé par le maire de la commune qui a fini par faire entendre ses arguments après des mois de lutte.

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"En zone de montagne, on a l’impression d’être loin des yeux, loin du cœur de tout le monde." Gérald Martinez, maire de Saint-Léger-les-Mélèzes, est dépité. Dans sa petite commune de 350 habitants niché dans les Hautes-Alpes, la banque LCL a décidé, vendredi 27 novembre, de retirer le dernier distributeur de billets actif. 

La raison ? "La mauvaise rentabilité et le fait que le distributeur soit un des seuls en France à être à l’extérieur d’une agence",  a expliqué le LCL, selon l'élu aux cheveux blancs. Un crève-cœur pour le maire sans étiquette de ce village de montagne. "C’est encore un coup au moral pour nos commerçants", souffle-t-il.

"C'est malvenu d'enlever ça à quelques semaines des vacances de Noël"


Car pour Gérald Martinez, sans ce distributeur et à l'approche de la saison de ski, les touristes qui passeront n'auront pas forcément les espèces pour consommer sur place. Il rappelle au passage que le seul distributeur disponible dans les environs se trouve à 8 km aller-retour de sa commune. 
 


Mais au-delà de l'aspect économique, l'élu s'inquiète pour l’impact psychologique d'une telle décision sur les habitants de Saint-Léger-les-Mélèzes, surtout "dans la période difficile que l'on vit aujourd'hui". "C'est primordial de se préoccuper du moral de la population, glisse Gérald Martinez la voix tremblante derrière son masque. C'est malvenu d'enlever ça à quelques semaines des vacances de Noël, à la veille de la saison de ski." 

Une lueur d'espoir

Aujourd'hui, il confie être épuisé de toujours devoir faire des efforts pour que son petit village survive dans les Alpes. "En zone rurale, c’est dommage de tout le temps de devoir se battre pour conserver nos services", souffle-t-il.

Attristé, mais pas abattu, il garde tout de même le moral. "C’est un coup de plus qu’on prend au moral, on se bat, on a l’habitude de se bagarrer et à aller jusqu’au bout, assure-t-il. D'ailleurs, après avoir échoué à contacter le LCL depuis le mois de juillet, Gérald Martinez explique qu'il a fini par avoir un coup de fil du directeur régional. "Il y a peut-être une perspective de conserver ce distributeur jusqu’à la fin de la période de ski, annonce-t-il. Ce n'est qu'une perspective mais ça reste une lueur d'espoir."

Un espoir qui a fini par se matérilaiser puisque la banque a informé l'élu que le distributeur restera finalement jusqu'à la fin de la saison, a appris France 3 jeudi.
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