Les experts de l'ANSES n'ont quasiment plus d'espoir sur les chances d'éradication de l'insecte tueur de palmiers. Ils préconisent de se concentrer sur la protection des spécimens présentant une valeur patrimoniale.
Le rapport de l'Agence de sécurité sanitaire a été rédigé à la demande du ministère de l'Agriculture.
Le groupe d'experts conclut à la quasi-impossibilité d'éradiquer le charançon rouge dans les sept départements du littoral méditerranéen et la Corse: il a tellement proliféré depuis 10 ans que le combat serait perdu d'avance.
Le charançon rouge a été introduit autour de 2006 via des cargaisons de palmiers à bas prix importées d'Egypte. Le coléoptère produit des larves qui détruisent le palmier de l'intérieur.
Dans la zone dite méditerranéenne, "l'objectif réaliste le plus ambitieux serait de stabiliser la population de charançon rouge du palmier et de réduire son impact sur la mortalité des palmiers, tout en contrôlant aussi longtemps que possible son aire d'extension géographique", estime l'Anses, en soulignant que "le coût sera élevé".
Seconde alternative, selon l'Anses, pour les Pyrénées-Orientales, l'Aude, l'Hérault, le Gard, les Bouches-du-Rhônes, le Var et les Alpes-Maritimes et la Corse: "Envisager de limiter la protection à certains palmiers, notamment pour leur importance patrimoniale et proposer des espèces végétales de remplacement pour les zones non protégées". Autrement dit, planter d'autres arbres.
"C'est un aveu d'échec. Faute d'organisation, on entérine la faillite et c'est dramatique", a réagi Michel Ferry, expert auprès de la FAO, l'agence de l'ONU pour"Un aveu d'échec"
l'agriculture et l'alimentation: "La lutte contre ce ravageur n'est pas un problème technique mais un problème d'organisation collective et de volonté politique comme
en témoigne l'exemple des Canaries, ou celui des oasis où il a pu être éradiqué".
Selon lui, l'avis de l'Anses ne tient pas compte des derniers éléments nouveaux: "Même dans les situations difficiles en Europe, on peut obtenir la réduction rapide
de la population de charançon rouge, comme ça s'est fait en deux ans à Saint-Raphaël."