Les mesures de confinement pèsent sur les personnes vivant dans des logements trop petits. Une étude publiée par l'INSEE révèle qu'en PACA 571.400 personnes habitent un logement suroccupé, soit 12 % de la population.
Les mesures de confinement instaurées le 17 mars 2020 affectent de façon inégale les conditions de vie des ménages. Elles peuvent accentuer la fragilité de certaines populations : les seniors vivant seuls, les personnes handicapées, les ménages aux revenus faibles, ou encore les enfants dont il faut assurer la continuité pédagogique.
Selon une étude de l'INSEE parue fin avril, et qui se base sur un recensement datant de 2016, 12 % de la population de PACA, soit 571.400 personnes, vit ans un logement au nombre de pièces insuffisant.
Sur le littoral méditerranéen, cette suoccupation des logements est plus importantes que dans les autres régions (hors Ile-de-France). Elle s'explique par une urbanisation importante et un coût élevé du foncier et de l'immobilier.
Le département le plus touché par cette réalité est celui des Alpes-Maritimes.
Sur ce territoire 180.700 personnes, soit 17,8% de la population, vivent dans un logement trop petit par rapport à la taille du ménage. Cette part s'élève à 8,2% en France (hors Mayotte).
Viennent ensuite les départements :
- des Bouches-du-Rhône : 240.000 personnes vivent dans un logement suroccupé, soit 12,5% de la population du département
- du Var avec 97.700 personnes vivent dans un logement suroccupé, soit 9,7% de la population
- du Vaucluse : 38.500 personnes vivent dans un logement suroccupé, soit 7,1% de la population
- des Alpes-de-Haute-Provence : 8.500 personnes vivent dans un logement suroccupé, soit 5,4% de la population
- des Hautes-Alpes : 6.100 personnes vivent dans un logement suroccupé, soit 4,5% de la population
Les quartiers pauvres
A Nice, cette suroccupation touche 11,7 % des ménages.Par comparaison, elle n'est que de 8,6% dans l'agglomération de Marseille - Aix en Provence.
Cette surpopulation affecte en priorité les quartiers pauvres. Ainsi, à Nice, 33 % des ménages du quartier de l’Ariane et 30 % de ceux vivant dans le quartier du Paillon sont suroccupés. À Marseille, près d’un quart des logements sont suroccupés dans certains quartiers du nord et du centre-ville.
Les familles avec enfants
Dans ces logements surpeuplés il est plus délicat pour les parents de travailler et d'assurer la bonne continuité pédagogique des enfants.
En Provence-Alpes-Côte d’Azur, tandis que seulement 2,4 % des couples sans enfant habitent un logement suroccupé, c’est le cas de 12,9 % des couples avec enfants et de 25,8 % des familles monoparentales. Ces situations sont encore plus fréquentes en présence de jeunes enfants. Elles concernent 34,2 %
des familles monoparentales comprenant au moins un enfant de moins de dix ans, contre 25 % en France.
Les personnes en situation de précarité
Le confinement peut aggraver les difficultés financières et compliquer l’accès à l’aide alimentaire des personnes en situation de précarité.En 2016, dans la région, 858.000 personnes vivaient sous le seuil de pauvreté. C’est près de 17 % de la population. La pauvreté est deux fois plus fréquente pour les personnes vivant au sein d’une famille monoparentale.
Le #confinement, c'est déjà dur pour tout le monde, mais imaginons dans un logement surpeuplé ? ?????
— Observatoire des inégalités (@Obs_ineg) March 19, 2020
Cela concerne un ménage sur dix en France ! ?
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Pour aller plus loin : consultez l'étude de l'INSEE dans son intégralité.