Coronavirus : une centaine de saisonniers dépistés à Saint-Rémy-de-Provence

Suite à la découverte d’une trentaine d’ouvriers agricoles, testés positifs au coronavirus Covid-19, un dépistage massif est organisé dans les Bouches-du-Rhône. L’occasion pour les exploitants, de rassurer les consommateurs.

A quelques mètres du gymnase de Saint-Rémy-de-Provence, on entend des rires. Cinq femmes équatoriennes patientent, dans la bonne humeur.

Elles sont arrivées en France il y a quelques semaines, et travaillent dans une exploitation agricole de Rognonas.

Comme elles, des dizaines de travailleurs saisonniers étrangers sont venus se faire dépister au Covid-19. Ils viennent d’Equateur, du Salvador, d’Espagne ou encore du Maroc.

Mohammed Berhili est chef d’équipe dans l’exploitation des Jardins du Trianon à St-Rémy-de-Provence.

"Il faut tester pour qu’on soit tous sereins, et qu’on reprenne le travail normalement", explique-t-il.

"Pendant le confinement, nous étions la 2ème ligne, après les médecins. Nous avons nourri les français. En nous testant, on nous montre un peu de respect", ajoute Mohammed.

Rassurer la population, après la découverte d'un cluster

Les agriculteurs ont répondu à l’appel de leur maire. Mercredi soir, en concertation avec la préfecture et l’ARS, les élus des communes environnantes ont décidé de mettre en place un dépistage massif, après la découverte de 30 cas positifs chez les travailleurs saisonniers de Maillane et de Noves.

Un cluster qui pourrait faire du mal à l’activité agricole, en ralentissant la consommation.

Alors Laurent Deville, exploitant à St-Remy-de-Provence, n’a pas hésité à emmener ses 50 salariés.

"Ce dépistage massif, il fallait le faire, et j’en remercie les autorités. Cela permettra de clarifier la situation par rapport à ce que l’on entend depuis 48 heures", explique l’agriculteur.

"Aujourd’hui, il y a des cas avérés du côté de Maillane, alors il faut rassurer la population, rassurer les salariés qui travaillent sur les exploitations agricoles, et rassurer aussi les consommateurs".

Laurent Deville, tient à rappeler que l’Organisation Mondiale de la Santé préconise un simple lavage des fruits et légumes à l’eau claire pour éviter le virus : "C’est pas moi, simple agriculteur de St Remy qui le dit, c’est l’OMS !"

L’agence sanitaire démontre également que le vinaigre blanc est inefficace contre le virus, mais recommande une cuisson des légumes à 60 degrés, pendant 4 minutes.

Dès le 17 mars, Laurent Deville a dû demander à ses salariés de continuer le travail malgré la crainte du coronavirus : "Ils nous ont tous suivi. Ils ont porté des masques, des gants, nous avons respecté les gestes barrières. Le président a dit ‘nous sommes en guerre’, et bien mes soldats sont venus".

Entre 1 000 et 2 000 tests dans les Bouches-du-Rhône

Les uns après les autres, les travailleurs de l’ombre déclinent leur identité, avant le test.

"Cela ne fait pas mal, mais c’est désagréable je vous préviens" : une sapeur-pompier des Bouches-du-Rhône, les rassure systématiquement avant de pratiquer le test du PCR.

Avant de sortir, chaque saisonnier doit encore présenter ses documents. A la police cette fois, qui vérifie leur régularité : "D'où venez-vous ? Montrez-moi votre contrat de travail".

Un passage obligé pour éviter l'emploi d'une main d’œuvre non déclarée.

La majorité de ces ouvriers agricoles sont envoyés par Terra Fecundis. C’est une agence d’interim espagnole, sous le feu d’une enquête pour "dumping social".

Les résultats des tests, seront connus dans les prochaines heures. Les personnes positives arrêteront le travail, et seront placées en quatorzaine. Au total, ce sont entre 1 000 et 2 000 tests qui seront réalisés auprès des travailleurs saisonniers, dans tout le département.

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