Covid :"c'est Véran contre le professeur Raoult", les restaurateurs sont descendus dans la rue à Marseille

Ce lundi matin marque le premier jour de fermeture des bars, restaurants et salles de sport à Marseille et Aix-en-Provence, décidé par le ministre de la Santé, Olivier Véran. 200 personnes se sont rassemblées à l'entrée du tunnel Prado-Carénage pour protester contre ces mesures.

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Ce matin, leurs rideaux sont restés baissés, pas de café en terrasse pour les patrons de bars et restaurants à Marseille. Ce n'est pas seulement à cause du froid qui sévit ce lundi matin dans la ville, mais parce que l'arrêté préfectoral est entré en vigueur depuis dimanche à minuit.

Alors en signe de protestation, les professionnels du secteur s'étaient donné rendez-vous ce lundi matin à l'entrée du tunnel Prado-Carénage, place de Pologne exactement, pour une opération barrières ouvertes au péage.Probablement avertie de cette manifestation, la société Vinci qui gère le tunnel avait pris les devants et fermé l'ouvrage en amont.

Près de 200 restaurateurs et fournisseurs sont tout de même descendus sur l'esplanade du tunnel pour protester.

 "C'est catastrophique, pour la région, pour les Marseillais, et pour les Aixois. On ne comprend pas cette décision. Il y en a ras-le-bol. Pourquoi Aix? Pourquoi Marseille? Les gens vont aller manger à 5 km de Marseille" se désole Léo Asfez, restaurateur à Marseille.

"C'est Véran contre le professeur Raoult"

Léo Asfez, restaurateur à Marseille

Selon lui, "en réalité , on est au milieu d'une guerre. Ces mesures, c'est de la poudre au yeux, mais cela ne tient pas la route".

Les fournisseurs sont impactés aussi

Les salariés de l'entreprise de torrefaction Henry Blanc sont venus en nombre, "soutenir les restaurateurs et sauver leurs emplois aussi".

Les fournisseurs, sont "aussi victimes collatérales de ces fermetures", explique Jean-Luc Blanc petit fils du célèbre Henri Blanc.

 "En tant que chef d'entreprise, ce n'est pas dans notre ADN de manifester mais aujourd'hui ça s'impose à nous. On veut la suspension de cet arrêté qui a été décidé de façon arbitraire. Nous travaillons à 95% avec le monde des métiers de bouche alors par effet ricochet, s'ils sont fermés, nous ne travaillons pas non plus".

Sur les 150 salariés de l'entreprise, 52 ont été mis en chômage technique ce lundi matin.

Héritier d'une entreprise qui compte cinq générations, c'est la première fois que l'entreprise doit faire face à une telle situation financière.

"Marseille vit une pandémie économique"

Jean-Luc Blanc, président du groupe Henry Blanc

Dernier espoir le référé liberté

Le tribunal administratif de Marseille examinera ce mardi à 15 h le recours déposé par le président LR de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur
Renaud Muselier contre l'arrêté préfectoral ordonnant la fermeture totale pour deux semaines des bars et des restaurants à Aix-en-Provence
et Marseille. "Nous demandons la suspension de cet arrêté, qui a été fait de façon unilatérale et arbitraire. C'est vu par nos professions comme un arrêté scélérat, et on ne peut pas laisser passer cela", précise jean-Luc Blanc, président du groupe Henry Blanc.
   
Ce référé, déposé par Renaud Muselier, est co-signé par la région Provence-Alpes Côte d'Azur, le département des Bouches-du-Rhône, la métropole Aix-Marseille-Provence, la ville d'Aix-en-Provence, la chambre de commerce et d'industrie d'Aix-Marseille Provence ( CCIAMP), la chambre des métiers et de l'artisanat PACA, l'union des métiers de l'industrie hôtellière des Bouches-du-Rhône, l'union pour les entreprises, la confédération des petites et moyennes entreprises SUD, l'union des entreprises de proximité PACA. 

Seule la mairie de Marseille n'est pas signataire de ce référé-liberté.

Pour quelles raisons se désolidarise-t-elle? Alors que les élus locaux de tous bords faisaient front commun, il y a quelques jours encore, dépassant les clivages politiques.
 
"Nous ne souhaitons pas ajouter de la confusion à la confusion" nous indique le service de presse municipal pour toute réponse.

L'union sacrée n'aura pas résisté longtemps face aux prochaines échéances éléctorales. ( départementales en mars 2021, régionales au printemps 2021) .
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