Près de 400 personnes se sont réunies pour nettoyer les détritus accumulé par la semaine de grève et transporté par les intempéries. Derrière ce geste citoyen, un acte pour dénoncer l'immobilisme des pouvoirs publics.
Il est 9h45, le rassemblement est matinal. Devant la grande roue de l'Escale Borely, près de 400 personnes ont répondu présent à l'appel de l'association de défense de l'environnement, Clean my calanques.
Tous sont mobilisés pour nettoyer le front de mer des détritus chariés là par les intempéries. Lundi, ordures et sacs poubelle éventrés ont envahi la chaussée et ont été emportés par les violentes pluies, puis rejetés apr la mer sur les plages.
L'une d'entre elles, une enseignante, pour qui "les actions qui doivent être menées sont au-delà de la politique." Pour elle, "c'est vraiment être éco-citoyen et se mobiliser."
En ce moment même sur l’esplanade de l’Escale Borély #Marseille, vous êtes plus de 400 courageux ! Les sacs manquent tellement le constat est alarmant… ? pic.twitter.com/BBvKAd8N3O
— Clean my Calanques (@CleanMyCalanque) October 6, 2021
Au sol, subsistent les traces de quelques engins de la métropole Aix-Marseille venus commencer le nettoyage un peu plus tôt dans la matinée.
Trop peu pour convaincre Eric Akopian le cofondateur de Clean my calanques qui assume le côté revendicatif du rassemblement. "C'est comme une manif !"
"On est en colère, c'est normal. Quand on voit que toute une ville se lève pour mettre la main à la pâte, c'est qu'il y a un souci."
Le jeune homme fustige les collectivités pour leur inaction au-devant d'une catastrophe "facilement envisageable". Pour autant, il se refuse à pointer du doigt un unique fautif.
"Évidemment qu'avec la grève, il y avait plus de déchets alors ça en a mis plus par terre. Mais en vrai, on consomme tous, donc les poubelles débordent très souvent. Il suffit d'un orage à Marseille et les plages sont sales... Mais effectivement là le combo des deux, c'était désastreux."
Un désastre, dont les traces vont être longues à effacer. "Pendant plusieurs semaines, la mer va vomir les déchets." Il prévoit la nécessité "d'enchaîner les ramassages".
Mais pour Eric Akopian, c'est là seulement la partie émergée de l'iceberg."Là, c'est ce qui a été suffisamment léger et qui a flotté jusqu'à la rive. Le reste, c'est dans l'eau, c'est foutu."