CES 2024 : gagner un prix au salon des nouvelles technologies permet-il à une entreprise de décoller ?

15 entreprises de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur viennent d'arriver à Las Vegas pour présenter leur innovation technologique au CES. Obtenir un prix à ce salon international permet-il vraiment de réussir sur le long terme ?

Le CES (Consumer electronics show), le rendez-vous incontournable des amoureux de la tech depuis 1967. Il a ouvert ses portes ce mardi 9 janvier, jusqu'au 12 janvier. 150 entreprises françaises viennent d'arriver pour présenter leurs dernières innovations. 

La Région Sud est particulièrement active au CES. Depuis 2017, ces entreprises locales ont déjà remporté 39 awards.  

La rédaction de France 3 Provence-Alpes est allée à la rencontre de trois start-up, lauréates des éditions précédentes. Toutes ont eu des expériences différentes concernant ce salon international consacré à l'innovation technologique. 

Participer au CES de Las Vegas, est-ce vraiment un gage de qualité ? De réussite sur le long terme ?

Oui, car cela apporte de la notoriété 

Pour Pierre Bellagambi, sa participation en 2018 a été "utile". Il a gagné un award pour "Qista", borne antimoustique écologique connectée. Et grâce à ce prix, il a acquis une "plus grande notoriété", fonctionnant sur le long terme.

Cette récompense au CES apporte "un certain prestige, un gage de qualité". "C'est toujours bien de rappeler aux futurs clients qu'on a obtenu un prix là-bas", soutient le PDG de cette entreprise, basée à Sénas, dans les Bouches-du-Rhône, qui a gagné également deux autres médailles.

Oui, car cela permet d'avoir un réseau 

"Tous les géants de la tech sont là", affirme Pierre Bellagambi. Le salon devrait accueillir, cette année, plus de 130 000 visiteurs et 4 000 exposants. "On rencontre des personnes qui pourraient être des clients ou des distributeurs potentiels", rajoute l'entrepreneur.

Il soutient, en revanche, que même si c'est une "première étape vers le succès", ce n'est "pas à la sortie qu'on peut devenir des géants de la tech" ou même de "révolutionner l'entreprise".

Non, car on peut quand même être en faillite

Participer au CES ne permet pas toujours une prospérité inconditionnelle. Pascal Nuti est un entrepreneur né. Trois de ses entreprises créées à Aix-en-Provence ont gagné un award, à Las Vegas. Une douche à très basse consommation, de l'eau purifiée avec un système de photolyse, réaction chimique par lumière, ou encore une ruche connectée. 

Et parmi ces récompenses, il a gagné le plus prestigieux titre, "best of innovation". Et malgré cet honneur, il a fait faillite. "Mes innovations se consacrent sur l'impact. Faire recycler les millions de bouteilles en plastique, par exemple. Mais les fonds d'investissement, ils s'en fichent de l'impact, personne ne veut financer quelque chose qui ne leur garantira pas la rentabilité numéro un", nous confie-t-il.

Son entreprise, Solable, qui fabriquait des douches plus écologiques, en consommant seulement 5 % d'énergie, basée sur la chaleur de l'eau usée, a aussi déposé bilan. Seule LaVIe, solution innovante qui permet d'avoir une eau filtrée grâce à un système technologique de LED, a prospéré. 

Non, car le salon a perdu de sa valeur

Même si ce salon existe depuis plus de 50 ans, ce salon a perdu de son efficacité pour certains. Jean-Laurent Schaub a créé Ween, thermostat connecté autonome, fabriqué à Aix-en-Provence. En 2016, il gagne un prix pour cette invention au CES de Las-Vegas. "On a multiplié par cinq sur la levée de fonds. C'était extraordinaire."

Aujourd'hui, il a changé de vie et d'activité, et a plus de recul sur ce rendez-vous annuel. "Il y a trois ans, ce salon ne servait déjà plus beaucoup. Aujourd'hui, il ne sert à rien. Cela a perdu de sa nouveauté, de sa fraîcheur."

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