Comme chaque année, le Fonds Mondial pour la Nature WWF publie un nouveau rapport qui dresse un constat alarmant sur la pollution plastique en Méditerranée et analyse la responsabilité des 22 pays méditerranéens face à ce fléau.
Le rapport du WWF publié cette semaine, est alarmant. Après avoir parlé de "Burnt out " les années passées, le Fond Mondial pour la Nature WWF estime cette fois que la mer Méditerranée "sombre sous un torrent de plastique".
Le rapport révèle que les 22 pays de la région génèrent 24 millions de tonnes de déchets plastiques, parmi lesquels 42% sont enfouis, 14% incinérés et 16% seulement sont recyclés.
Les 28% restants sont gérés de manière inefficace (non collectés, en décharges non contrôlées ou à ciel ouvert) et risquent fortement de polluer la nature et la Méditerranée.
Ainsi, on estime qu’un quart des déchets plastiques de la région sont rejetés dans la nature chaque année, dont 600 000 tonnes finissent en mer Méditerranée.
Par ces chiffres effrayant, le WWF veut alerter sur les conséquences de la pollution plastique sur les espaces naturels et la biodiversité.
Cette année, à l’occasion de la Journée mondiale de l’Océan, le WWF a décidé d’identifier précisément la contribution de chaque pays méditerranéen à cette pollution et les solutions à mettre en place au niveau national.
► Les 22 pays de la région Méditerranéenne pris en compte dans cette étude sont : Albanie ; Algérie ; Bosnie-Herzégovine ; Chypre ; Croatie ; Egypte ; Espagne ; France ; Gibraltar ; Grèce ; Israël ; Italie ; Liban ; Libye ; Malte ; Maroc ; Monaco ; Monténégro ; Slovénie ; Syrie ; Tunisie ; Turquie.
La France, premier producteur de déchets plastiques de la région
Pour le WWF, la France est, quant à elle, le plus important producteur de déchets plastiques de la région, avec 4,5 millions de tonnes de déchets plastiques produits en 2016, soit 66,6 kg par personne.
76% de ces déchets sont incinérés ou enfouis et seulement 22% sont recyclés, un taux plus faible que l’Italie, l’Espagne, Israël et la Slovénie alors que la France est la plus grande puissance économique de la région.
En raison de systèmes de collecte plus performants que ses voisins, la France parvient à collecter l’essentiel de ses déchets et à limiter les rejets dans la nature. On estime malgré tout que la France contribue au rejet de 80.000 tonnes de plastiques dans la nature chaque année, dont plus de 10.000 entrent en mer Méditerranée.
Leur origine ?
Les rejets plastiques de la France proviennent essentiellement :
- 79% des activités côtières (en raison notamment d’une gestion des déchets inefficiente et de l’impact des activités touristiques)
- 12 % de la pollution est apportée par les fleuves
- 9 % est directement causée par les activités maritimes (pêche, aquaculture, transport).
Si l’essentiel des déchets rejetés par la France (66 %) restent en surface après un an, on estime qu’environ 21% revient sur ses côtes et 11% échouent sur les fonds marins. Une fois en mer, ces plastiques polluent les écosystèmes et menacent la survie les espèces.
"Collectivement les pays méditerranéens rejettent 600 000 tonnes de plastique dans notre mer Méditerranée. La France est responsable de plus de 10 000 tonnes de ces rejets. C’est non seulement inadmissible mais aussi incompréhensible" pour Isabelle Autissier, présidente du WWF France.
Pour aller plus loin :
- Le rapport “Stoppons le torrent de plastique”
- Le guide à destination des décideurs français
- La vidéo 360° du WWF en réalité virtuelle, sur les cétacés du sanctuaire de Pelagos