Un commandant de police avait été filmé en janvier, en train de frapper un homme en marge d'une manifestation de "gilets jaunes" à Toulon: six mois après, une information judiciaire a été ouverte.
Dans un premier temps, le parquet de Toulon avait ouvert une information judiciaire contre trois "gilets jaunes", dont l'homme visible dans la vidéo - qui ne portait pas de gilet jaune, pour "outrages et violences volontaires à l'égard de personnes dépositaires de l'autorité publique".
Le parquet de Toulon, qui n'avait pas jugé utile dans un premier temps d'enquêter sur les conditions de l'interpellation, s'était ravisé 24 heures plus tard, après une décision de la préfecture d'engager de son côté une enquête administrative. M. Marchal avait alors confié à son tour une enquête judiciaire à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN).
Sur la base de ce rapport, une information judiciaire vient d'être ouverte.
a indiqué à l'AFP Bernard Marchal, procureur de la République de Toulon, confirmant une information du journal Libération. Le parquet de Toulon précise qu'un seul et même juge d'instruction est saisi des deux volets de l'affaire, les violences policières supposées d'un côté et les outrages et violences présumés des manifestants de l'autre.J'ai saisi un juge d'instruction pour violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique
Rappel des faits
Cette saisie "contre X" vise des violences commises le 5 janvier par le commandant de police Didier Andrieux, responsable par intérim des forces de police locales, filmé par des "gilets jaunes" en train de procéder à l'interpellation musclée d'un homme. Les images, le montrant en train de lui asséner des coups au visage alors que l'individu semblait maîtrisé par ses collègues policiers, avait provoqué la polémique sur les réseaux sociaux.
Selon Libération, la "police des polices" indique dans son rapport que l'homme n'était pas porteur d'un objet dangereux et que les coups portés au visage par le policier n'étaient "ni proportionnés ni nécessaires".
Toutefois, selon une source proche du dossier interrogée par l'AFP, l'enquête judiciaire montre que l'homme "avait bien un tesson de bouteille dans la main". Cette enquête affirme aussi que les premiers coups portés par le commandant Andrieux sont légitimes, mais qu'il y a "deux coups" (les deux derniers) "pour lesquels l'IGPN n'a pas pu établir de manière certaine la légitimité", ce qui ne veut pas forcément dire qu'il y a faute, selon cette source.