L'alpiniste de Briançon, Benjamin Védrines, est parvenu le 28 juillet dernier à grimper le K2, sommet du massif du Karakoram, au Pakistan, et à redescendre en parapente. Jamais aucun parapentiste n'avait encore réalisé cette performance.
C'est un exploit. Le 28 juillet dernier, quatre alpinistes français ont réussi à rallier le sommet du K2, un sommet du massif du Karakoram, au Pakistan à 8 611 mètres d’altitude : Liv Sansoz, Bertrand Roche et Jean-Yves Fredriksen et le briançonnais Benjamin Védrines.
Si la montée est une prouesse, la performance réside surtout dans la descente en parapente du K2, une première dans l'histoire. C’est aussi la première fois que des parapentistes se hissent aussi haut sans assistance, ni oxygène. Benjamin Védrines raconte son expérience pour France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Se vouer corps et âme
Rien n'était gagné dans cet exploit. Après le décès d’un alpiniste brésilien dans la région, fin juin, les autorisations afin d'avoir accès au sommet n'étaient pas garanties par les autorités de la région : "C'était flou, on recevait des informations contradictoires de part et d'autre", explique Benjamin Védrines. Ce n'est pas la première fois que le briançonnais se frotte au K2. Deux ans auparavant, en juillet 2022, il avait déjà tenté cette ascension sans succès : "J'avais fait une forme de black-out. Je n'ai que des flashs entre 8 300 et 8 400 mètres d'altitude. J'appréhendais de retourner sur les traces de cet incident".
Depuis un an, ce guide montagne a cessé totalement ses activités pour se dédier à ce projet :
C'était une aventure qui était presque vouée à l'échec ! Je m'y suis plongé corps et âme avec notamment une forte préparation mentale et physique.
Benjamin VédrinesFrance 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur
"J'étais assez serein malgré le stress"
Il faudra près de 40 jours pour l'alpiniste après l'installation du camp pour procéder à la montée : "C'est la période parfaite pour avoir encore une condition physique correcte pour l'ascension. Il a également fallu que les conditions météorologiques soient réunies avec ni trop de vent ni trop de neige", précise-t-il.
C'est un 28 juillet, pile à la date d'anniversaire de son échec précédent, que Benjamin Védrine parvient au sommet en 11 heures de temps :
J'étais assez serein malgré le stress. Le ciel était bleu et il faisait chaud. J'avais l'impression que le K2 m'ouvrait ses portes
Benjamin VédrinesFrance 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur
"Arrivé au sommet, je me suis surpris à avoir des larmes, ce qui ne m'arrive jamais, mais là, j'ai traversé beaucoup de périodes de doutes", poursuit-il.
Outre l'aventure sportive, il se souvient d'un moment de communion notamment avec la population locale : "Les Pakistanais présents au camp de base étaient très enthousiastes à l'idée de nous voir gravir cette immense montagne".
Si l'ascension et la descente en parapente du K2 était un rêve, Benjamin Védrine ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. La prochaine étape ? L'ouverture d'un nouvel itinéraire d'accès sur une montagne complètement vierge au Népal.