À Briançon, il existe un lieu où les réfugiés sont accueillis après le passage de la frontière, "le refuge solidaire". À quelques jours des élections Européennes, focus sur cette initiative dans les Hautes-Alpes.
À quelques kilomètres de la frontière avec l'Italie, dans les Hautes-Alpes, les habitants ont vu leurs montagnes devenir un lieu majeur sur les routes migratoires en Europe. alors souvent spectateurs d'enjeux qui les dépassent, certains ont décidé d'agir et ont fondé un lieu d'accueil "le refuge solidaire" depuis 2017. Focus sur le fonctionnement de cet établissement.
Un refuge solidaire comme un refuge de montagne
Comme un refuge de montagne, le refuge solidaire offre un temps de repos et de répit, avec gîte, couvert, et accès à des vêtements adaptés à la saison et des produits d’hygiène. À leur arrivée, l'accueil consiste en un premier échange.
"Dans un premier temps, on va faire un petit état des lieux, c'est-à-dire qu'ils ont déjà besoin d'avoir un médecin. On va leur donner un petit peu les règles de fonctionnement en général. Mais c'est quand même quelque chose d'assez court", indique Jordan Cazalle Calleja, administrateur de Refuges Solidaires.
Selon les données de refuges solidaires, près de 28 000 personnes ont été accueillies depuis 2017.
Le refuge fonctionne principalement sur les dons et la solidarité locale et aussi nationale et avec la présence de bénévoles.
"Ne pas avoir peur de l'autre"
Pour Jasmine, bénévole au refuge, il faudrait que l'Europe "n'aie pas peur de l'autre". Selon elle, "si on veut s'ouvrir sur l'Europe, que l'Europe arrive à s'ouvrir, il faut s'ouvrir au monde et il faut que ces foutues frontières s'ouvrent de façon plus qu'humaines et dignes".
L'association Refuges solidaires a besoin d'un budget d'environ 500 000 euros par an.
Si on veut s'ouvrir sur l'Europe, que l'Europe arrive à s'ouvrir, il faut s'ouvrir au monde et il faut que ces foutues frontières s'ouvrent de façon plus qu'humaines et dignes.
Jasmine, bénévole au RefugeFrance 3 Provence-Alpes
"On fonctionne sur des dons privés, des dons de particuliers, on fonctionne aussi avec des fondations", indique Arthur Blanchard, administrateur de Refuges Solidaires.
"Aujourd'hui, ça ne suffit plus et c'est pour ça qu'on demande aux pouvoirs publics de prendre leurs responsabilités et à l'État de prendre ses responsabilités, parce que cela lui incombe, la responsabilité des personnes qui passent la frontière franco-italienne qui arrive en France".
Une coopération Franco-Italienne
Sur la commune d'Oulx, point de départ de la plupart des migrants avant leur arrivée en France, le maire tire un bilan plutôt positif.
"Nous avons fait face naturellement parce qu'il fallait tout d'abord sauvegarder la vie des migrants. Ensuite, il a fallu aussi garder la paix sociale à l'intérieur du village. Ça a été une belle réussite. Mais au niveau européen, cette frontière entre l'Italie et la France et la façon dont les migrants ont été traités ces dernières cinq années, avec des améliorations bien sûr, mais c'était un peu l'échec de l'Europe", détaille Andrea Terzolo, Maire d'Oulx (SE.) "Vraiment, on a fait quelque pas en arrière, donc le projet européen peut montrer ses limites dans ces situations-là, là où chacun regarde son propre jardin". Le choc migratoire a révélé sur ce territoire, l'importance de l'Union européenne. D'ailleurs, la question reste cruciale. Pour preuve, l'un des derniers votes du Parlement européen a porté sur l'adoption de ce nouveau pacte migratoire.