"On a tous le rêve de briller": comment le pôle espoir de Briançon façonne les futurs champions

Depuis la rentrée 2019, le pôle espoir du lycée d’Altitude à Briançon accueille des élèves de première. Ce dispositif permet aux jeunes sportifs de suivre une scolarité classique, aménagée sur trois ans, tout en s’entrainant pour devenir les athlètes de demain.

"On a tous le rêve de briller", confie Pierrot Dhaisne.

Pierrot Dhaisne, Yannis Gautier, Enola Heilmann… Originaires de Guillestre (Hautes-Alpes), de Briançon (Hautes-Alpes) et de Saint-Etienne-de-Tinée (Alpes-Maritimes), ces lycéens partagent la même ambition, gravir demain les marches du podium, chacun dans sa discipline, le ski ou l’escalade.

C’est dans ce but que 18 jeunes, âgés de 16 à 18 ans, ont intégré la classe de première du pôle espoir du lycée d’Altitude, en plein cœur de Briançon.Le projet est double, "mener de front une pratique d’accès au sport de haut niveau et suivre un cursus scolaire adapté, correspondant à leurs attentes", explique Mathieu Fort, le directeur du pôle.

Les élèves partagent leurs temps entre les entraînements quotidiens, les stages, les compétitions et les cours. Le programme scolaire de première et de terminale est suivi à la lettre, mais dispensé sur trois ans au lieu de deux. Un aménagement nécessaire pour compenser le temps passé hors les murs.

"Ils sont absents presque un tiers de l’année pour les stages et les compétitions. Ils ont parfois du mal à s’y remettre à leur retour. Mais ils savent ce qu’ils veulent, c’est agréable de travailler avec eux", explique Sandrine Jeanpierre, professeur d’histoire-géographie.

C’est un plaisir, pas une obligation, sinon on ne serait pas là.

Volonté, courage et détermination sont les maîtres-mots de ces jeunes espoirs. Loin d’être un sacrifice, il s’agit de vivre sa passion au jour le jour, et d’en faire un métier pour les plus talentueux. La concurrence dans le sport est féroce et les élus peu nombreux.

"On aimerait bien devenir fort, on s’entraine pour réussir pendant les compétitions. Il faut toujours progresser. C’est un plaisir, pas une obligation, sinon on ne serait pas là", raconte le jeune grimpeur Pierrot Dhaisne.
"Faut quand même être sérieux, ça demande de la rigueur. La fête, on l’a fait quand même, mais moins souvent", ajoute Mathis Bernaudon, apprenti-skieur de fond.

La moitié des élèves du pôle espoir vivent à l’internat. Les emplois du temps sont chargés, les journées remplies : ménager ces jeunes talents est primordial. L’internat permet de limiter les déplacements, déjà nombreux pour rejoindre les lieux d’entrainement, stations de ski en tête, mais aussi de se ressourcer après l’effort physique, souvent intense.
Enola Heilmann n’a que 16 ans. Pour se consacrer pleinement au ski alpin, elle a quitté Nice, sa famille, ses amis. Des peluches sur le lit, des photos affichées sur les murs… Sa chambre ressemble à n’importe quelle autre chambre d’adolescente.

"Au début, c’est un peu dur de quitter ses parents, mais on est habitué à se déplacer avec les stages, les compétitions. Ca va, c’est supportable", confie-t-elle.

L’ambiance est bon enfant, la concurrence entre élèves saine. "On est copains, pas concurrents. On se pousse les uns les autres pour que chacun soit meilleur ; c’est une bonne émulation", raconte le jeune grimpeur Yannis Gautier.

Un régime alimentaire spécifique

Côté alimentation, tout est passé au crible. Les quantités servies à la cantine sont généreuses, et l’alimentation adaptée aux besoins énergétiques de ces petits virtuoses, bien différents de ceux d’un lycéen lambda. 

"Il n’y avait pas assez de protéines dans les menus avant, il a fallu convaincre l’intendance de mettre à disposition du fromage, des produits laitiers… pour permettre aux jeunes de prendre soin de leurs muscles et d’avoir les forces suffisantes pour les activités sportives", précise Thierry Le Ligné, CPE de l’établissement.

Ski alpin, ski de fond et escalade sont les trois disciplines à l’honneur dans ce pôle espoir. Perfectionnement sur les pistes pour les skieurs, et en salles pour les grimpeurs : les élèves bénéficient d’un bloc, une immense salle disposant d’un mur d’escalade de 4 mètres de haut, entièrement sécurisé.

"Le bloc, c’est l’activité d’escalade la plus puissante. On peut comparer l’effort aux 100 mètres en course à pied. Ils s’entrainent sur une petite hauteur, de 4 à 4,50 mètres, et ils n’ont pas de souci de corde - comme on peut avoir en voie", explique Ludovic Arnaud, coordinateur scolaire du pôle espoir.

Une vingtaine d’enseignants et d’entraineurs encadrent ces jeunes sportifs, peut-être les futurs champions français de demain. 
 

 
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