Si le Brexit fait débat outre-manche, il inquiète aussi les professionnels du tourisme dans les Hautes-Alpes. En 2018, 150.000 Britanniques ont séjourné dans le département et représentent un fort pouvoir d'achat.
Pour ou contre le Brexit ? Sortie de l'Union européenne avec ou sans accord ? En Angleterre, le débat est houleux. Dans les Hautes-Alpes, le Brexit inquiète les professionnels du tourisme. En 2018, 150.000 Britanniques ont séjourné dans le département. Ils représentent 16 % de la clientèle étrangère.
A Serre-Chevalier, la période est plutôt "British". Outre le brouillard "londonien", tous les moniteurs de ski travaillent avec des groupes anglais.
explique Benjamin Birt, moniteur chez Ski Connections.C'est inquiétant pour l'avenir du ski. Pour l'instant, personne ne sait ce qui va se passer. Personnellement, je trouve ça triste aussi
Baisse de la fréquentation ?
Le Brexit fera-t-il baisser la fréquentation en station ? Pour Lynne Laurent, propriétaire de l'hôtel Plein Sud, à Saint-Chaffrey, la réponse est "Yes". Fin mars, elle a connu une forte baisse de la clientèle anglaise.indique la propriétaire de l'hôtel.Tout le monde a peur, avec la première date du 29 mars, qu'est-ce qui se passe si on est en Europe et qu'on veut rentrer en Angleterre, avec les problèmes de passeport ?
Les "Tour operator" britanniques, ses plus gros clients, bloquent, pour l'instant, les réservations pour la saison prochaine. Réglementation, Visa, contrat de travail, tout pourrait changer en cas de "no deal".
Les travailleurs britanniques
Julian Candy est salarié de l'hôtel Plein Sud, il vit ici depuis 40 ans et espère pouvoir rester encore longtemps.Beaucoup de professionnels d'origine anglaise demandent leur nationalité française.J'ai essayé de faire des papiers avec la préfecture à Gap, mais je n'ai pas de nouvelle depuis trois semaines.
Du point de vue économique
Ce que craignent les stations de ski, c'est une baisse du pouvoir d'achat. La clientèle anglaise est réputée "dépensière".En 2018, 150.000 Britanniques ont séjourné dans les Hautes-Alpes, soit 16 % de la clientèle étrangère et c'est la troisième clientèle étrangère après les Belges et les Néerlandais.
Les touristes anglais viennent, pour les deux tiers, faire du ski en hiver, mais ils sont aussi présents dans les Hautes-Alpes au printemps et en été pour pratiquer des activités sportives comme l'eau-vive ou l'alpinisme.
L'agence du développement du département surveille l'évolution de très près. La situation du brexit est inédite et incertaine, mais elle est reste optimiste.
explique Yvon Chaix, directeur de l'agence du développement des Hautes-Alpes.Nous pensons que le département à un coup à faire. L'économie britannique va souffrir, les anglais vont programmer des destinations de meilleurs rapport qualité-prix, à nous de proposer des séjours différents des réputés plus onéreux
En attendant, la neige est encore tombée en abondance dans les Hautes-Alpes, les touristes britanniques en profitent et ils rassurent "nous reviendrons l'année prochaine".
Reportage : Lucie Robert et Fabien Madigou