Un commerçant de Gap a décidé de faire justice lui-même en affichant les photos de présumés voleurs. C'est l'expression d'un ras-le-bol mais c'est totalement illégal. La présidente de la chambre syndicale des buralistes des Hautes-Alpes condamne cette attitude.
"Recherché pour vol". Excédé par les vols commis de façon répétés par des jeunes du quartier, ce buraliste de Gap a fait des captures d'écran des caméras de surveillance et il a placardé leurs photos. Sans autre forme de procès.
Une initiative isolée à Gap
Une "preuve" contre les auteurs, présumés, et une "arme de dissuasion" contre ceux qui voudraient s'y risquer. Le commerçant se justifie par des plaintes répétées au commissariat restées sans suite."Le ras-le-bol ne justifie pas tout, ce commerçant doit respecter la loi", tranche Dominique Arnaud, présidente de la chambre syndicale des buralistes des Hautes-Alpes. Nous ne cautionnons pas cela".
"C'est affligeant, s'indigne la Vice-présidente de la confédération nationale, qui a eu la surprise de découvrir ces photos dans la presse et s'empresse de souligner qu'il s'agit d'"un cas unique".Pas d'auto-défense
"Les caméras de surveillance servent à sécuriser nos commerces et à collaborer avec la police mais pas à l'auto-défense", ajoute-elle.Pour Dominique Arnaud, les caméras sont très utiles dans les arnaques à la monnaie, notamment. "Quelqu'un donne 20 euros et dit qu'il a donné un billet de 50. Si la vendeuse est jeune et inexpérimentée, elle peut se faire avoir". La vidéo permet au commerçant de confronter l'arnaqueur.
"Nous subissons tous ce genre de vols, admet Dominique Arnaud, qui connaît bien ce commerçant, dans le métier depuis une dizaine d'années. "Il ne s'est pas rendu compte de la gravité de son geste, pense-t-elle. Il aurait pu appréhender ces jeunes et leur dire "tu le paies le briquet ou j'appelle la police", ça marche bien aussi".