Après trois jours de forte mobilisation devant la préfecture des Hautes-Alpes, les Jeunes Agriculteurs obtiennent les avancées souhaitées lors d'une visio-conférence avec la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal.
- "C'est quand même malheureux qu'il faille venir incessamment devant la préfecture pour avoir des avancées, mais bon cela à payer, on est contents" déclare Raphaël Eyraud, co-président des Jeunes Agriculteurs 05. Il est 20 heures ce mercredi soir lorsque les éleveurs laissent éclater leur joie au sortir d'une visio-conférence avec la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal, du préfet de région PACA Stéphane Bouillon coordonnateur du loup et du préfet des Hautes-Alpes Pierre Besnard.
En quelques minutes, les tracteurs qui menaçaient de bloquer des axes routiers stratégiques du département envahissent les rues de Gap. Les Klaxons retentissent et les applaudissements rythment les discours des membres de la délégation syndicale des Jeunes Agriculteurs. Durant trois jours, ils ont monté leur ferme du désespoir, transporté cochons, vaches, brebis, veaux, assiégé la préfecture jour et nuit, érigé des murs symboliques, suspendu des dépouilles de bêtes attaquées par le loup, affronté la CRS,
- " On serait allé jusqu'au bout de l'affrontement s'il fallait y aller et on voulait rien lâcher parce qu'on avait plus rien à perdre" nous confie Sandrine HJauser, secrétaire générale des Jeunes Agriculteurs.
Ils demandaient essentiellement un arrêté préfectoral qui puisse permettre à tous les chasseurs des Hautes-Alpes de viser le loup en période de chasse. Ils obtiennent un arrêté ministériel qui autorisera des tirs de défense et des tirs de prélèvement sur tout le département ainsi que sur les Alpes-de-Haute-Provence et obtenu également que la filière bovine soit indemnisée pour toute bête attaquée par le loup.
-"Pour les tirs de défense et de prélèvement, il faudra que les agriculteurs déposent des demandes en préfecture sinon cela ne pourra pas être effectif" déclare Alexandre Lagier co-président du syndicat des Jeunes Agriculteurs.Seul bémol : le parc naturel. "il nous sera difficile de tirer dans le parc parce que les armes y sont interdites mais là encore Ségolène Royal envisage un recours puisque le loup n'est plus une espèce menacée" ajoute Raphaêl Eyraud.
A ce sujet, le préfet des Hautes-Alpes Pierre Besnard précise que "le problème à régler étant sur la disposition relative du parc, qui est un problème qui relève du décret qu'il faut mettre en place, cela ne peut pas se faire du jour au lendemain."
Autres avancées
Une somme avoisinant les 20 000 euros devrait être débloquée pour financer du matériel supplémentaire de visée nocturne.
Le 24 septembre prochain, le Préfet de région Stéphane Bouillon se rendra en préfecture des Hautes-Alpes afin d'aborder avec les professionnels de toutes les filières les problématiques agricoles actuelles : prix du lait, prix de la viande, arboriculture, dispositif contre le loup.
Quand à la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal, elle promet de venir, sur le terrain, à la rencontre des éleveurs, en décembre prochain, juste après les élections régionales pour appréhender au mieux le problème du loup.
La ferme du désespoir
Ce soir à 22h30, les agriculteurs ont abattu ce qui était le symbole de leur colère : le mur
La ferme restera en place jusqu'à jeudi soir pour expliquer au grand public les difficultés des arboriculteurs.