Des fruits sucrés, mais abîmés, 2024 est une bonne année de production, mais les ventes ne suivent pas. Le début de la saison de la nectarine est plus difficile que prévu en Roussillon. En cause, notamment, les conséquences de la sécheresse dans les vergers mais aussi le mauvais temps sur l'ensemble de la France.
Cerises, abricots, pêches et nectarines, ce sont les fruits d'été, ceux du soleil et du Roussillon. Mais cette année, ils sont souvent tachés ou imparfaits esthétiquement et donc ils se vendent moins bien, d'autant que la météo maussade sur l'ensemble de la France n'arrange rien.
Des fruits abîmés sur les arbres
Dans ses 200 hectares de verger, à Thuir, à l'ouest de Perpignan, David voit les conséquences du vent et des températures élevées au moment de la floraison, dans la plaine du Roussillon.
Les branches croulent sous le poids des nectarines mais les fruits sont constellés de tâches ou de craquelures. Et cet aspect physique n'est pas très vendeur. La croissance des nectarines a aussi souffert de la réduction des traitements phytosanitaires.
On a des hivers de plus en plus typés comme ceux du sud de l'Espagne. Les arbres ont commencé à démarrer en février avec les belles températures mais aussi avec une forte sécheresse. Tout cela fait une récolte conséquente mais il y a beaucoup de tri. On jette un fruit sur trois.
David Massot, producteur de fruits à Thuir.
Des contraintes environnementales pour l'emballage
Une saison 2024 très compliquée, dans laquelle s’est invité le renforcement de mesures environnementales pour le conditionnement des fruits. Avec une répercussion directe sur les prix dans une économie déjà en difficulté et très concurrentielle.
"On nous a imposé le carton et un film biodégradable. Cela coûte quatre fois plus cher que l'emballage habituel. Donc, 20 centimes de plus au kilo. C'est dommage, sur un produit premier prix, c'est dissuasif pour l'acheteur" explique notre producteur.
Et ce nouvel emballage ne donnerait pas envie d'acheter aux consommateurs !
Au bout de 2 ou 3 jours, comme le film est en cellulose, il se rétracte donc on voit mal les fruits. Et les ventes s'écroulent dans ce type de conditionnement.
David Massot, producteur de fruits à Thuir.
La météo maussade du juin n'a pas non plus incité à consommer les fruits jaunes, elle a eu un impact négatif réel sur les ventes.
Les producteurs catalans comptent maintenant sur le retour du soleil dans le nord du pays pour rattraper la saison. Car le fruit est là, +8% de production selon les prévisions, et bien mûr.