Le maire de Gap a débuté lundi une grève de la faim pour dénoncer la fermeture d'une classe dans une école du centre-ville. L'équipe municipale a bloqué l'accès des salles avec des verrous. L'inspection académique et la directrice d'école portent plainte.
Roger Didier a cessé de s'alimenter. Le maire de Gap refuse la fermeture d'une classe de l'école du centre-ville, Porte Colombe. Ce lundi, les salles de classe ont été verrouillées par l'équipe de la municipalité.
L'inspection académique et la directrice d'école ont porté plainte. L'inspection précise que les élèves ont été accueillis par les enseignants dans les espaces collectifs et que la mesure est renouvelée pour la journée de mardi.
À la rentrée, l'académie a décidé de fermer une classe sur les douze de l'établissement scolaire, entraînant alors des protestations. Les locaux de l'Inspection académique sont restés bloqués toute la semaine.
Roger Didier considère cette action comme extrémiste, mais nécessaire : " Malheureusement, je n'ai pas d'autres solutions, car je n'arrive pas à mettre fin sur un sujet important pour le devenir de notre ville et de notre territoire."
L'édile justifie ce mouvement par plusieurs raisons. "L'école est située à proximité immédiate de l'hôpital et nous avons besoin d'accueillir nos soignants dans de bonnes conditions", affirme-t-il.
Un risque de manque de places selon le maire
L'établissement scolaire accueille également des réfugiés par l'intermédiaire du Centre d'accueil pour demandeurs d'asile. L'année dernière, ils étaient 18 enfants à être inscrits dans le courant de l'année. Pour Roger Didier, il va donc manquer de places, si une classe ferme.
Enfin, la municipalité met en avant la redynamisation du centre-ville. L'ancien couvent de La Providence, situé à proximité de l'établissement scolaire, est en rénovation et sera livré l'année prochaine. "On va accueillir 86 familles", souligne Roger Didier.
Des parents d'élèves soutiennent l'édile dans sa démarche. "C'est tout à l'honneur du maire de ne rien lâcher et de poursuivre son combat. Les effectifs sont en augmentation et on supprime des classes", lâche Thibaut, parent d'un élève de CP-CE1.
D'autres parents sont en désaccord avec cette décision, manquant de temps pour s'organiser. "On a réveillé les enfants, on les a préparés. On travaille, nos familles aussi, donc c'est compliqué pour s'organiser", assure une mère d'élève.
La grève de la faim est parfois jugée excessive. "On est un peu surpris par l'ampleur de la réaction par rapport à d'autres sujets de la Ville qui sont pour nous d'une actualité très importante. On sait que cette situation était prévue depuis des mois et qu'elle aurait pu être anticipée autre que par un blocage au moment de la rentrée scolaire", réagit un parent.
Malgré les deux rencontres la semaine dernière organisées entre la directrice académique des Hautes-Alpes, Catherine Albaric Delpech, les élus et parents d'élèves, la décision reste sans appel. Elle précisait, la semaine dernière, à France 3 que le taux d'enseignement dans cette école était très bon, avec 22 élèves par enseignant.