Les hôpitaux sont en tension dans la région face à l'épidémie de grippe notamment. En montagne, la situation est encore plus difficile, où il faut aussi gérer les traumatismes liés aux sports d'hiver. L'hôpital de Gap a dû ouvrir une dizaine de lits en urgence ce week-end, et déclencher son plan blanc.
Jusqu'à 150 admissions par jour. C'est un record qui marque une hausse de près de 20 % du taux de passage aux urgences ces dernières semaines. Pour la première fois depuis des années, l'hôpital de Gap a dû déclencher son plan blanc pour gérer l'hiver. “L'impact de la grippe est quand même plus marquant, si bien qu’on s'adapte comme on sait le faire, nous urgentistes, mais c'est compliqué, avoue le Dr Pierre Visintini, responsable des urgences et du Samu. Ca succède à des périodes récurrentes de fortes tensions. Les équipes sont fatiguées certes, mais il y a une certaine solidarité que je souhaite souligner.”
Quand la grippe s'ajoute aux accidents de ski
Les soignants rappellent qu'il faut absolument téléphoner au 15 avant de se rendre aux urgences, renouer avec les gestes barrières aussi. Dans le service de pneumologie, les patients les plus fragiles sont isolés et protégés.
Les soignants disposent d’un SAS avec un évier pour se laver les mains, des gants, des masques et des tabliers.”Ça implique des changements de chambres, des sorties d'hospitalisation qui sont retardées, des examens qui peuvent qui n'ont pas lieu à cause des infections et donc une surcharge de travail pour les équipes, à quelques niveaux que ce soit”, ajoute Dr Marie Koubi, médecin du service de médecine. Entre épidémie et sports de montagne, l'hôpital de Gap renforce tous les ans ses capacités dès le mois de décembre. Insuffisant cet hiver, il a fallu ouvrir 10 nouveaux lits dans ce service : un casse-tête pour toute l'organisation.
“Qu'est-ce que ce plan blanc nous a permis de faire ?, interroge Dr Emmanuelle Sarlon, présidente de la Commission médicale d'établissement. Il nous permet en effet de d'avoir des mesures exceptionnelles, notamment de rappels de personnels avec de la rémunération adaptée, de façon à ce que le personnel puisse revenir. On se retrouve tous les jours en cellule de crise de façon à ajuster nos capacités, nos organisations et les besoins que l'on a.” La fermeture d'autres services d'urgence dans les environs accentue la pression sur l'hôpital. Concernant la grippe, le pic de l'épidémie devrait être atteint dans une quinzaine de jours.
Propos recueillis par Lucie Robert/FTV.