Le 29 octobre, dans les Hautes-Alpes, la brigade des douanes de Gap a découvert 43 chatons et un chiot transportés dans les cartons d'un fourgon en provenance d'Ukraine. Si de telles saisies d'animaux domestiques sont peu répandues en Paca, les espèces protégées sont davantage menacées.
Mardi 29 octobre, 43 chats de race Scottish Fold, Scottish Straight et Sphynx, ainsi qu'une petite femelle Chihuahua ont été découverts à bord d'un fourgon à Chorges, près du lac de Serre-Ponçon, lors d'un contrôle de la brigade des douanes de Gap.
"On a été surpris, cela faisait longtemps que l'on n'avait pas trouvé des animaux vivants", confie Mireille Lasserre, adjointe à la direction régionale des douanes d'Aix-en-Provence.
Les animaux, transportés dans des cartons fermés avec du scotch, étaient "cachés au milieu d'autres marchandises".
Lors du contrôle, les cinq personnes originaires d'Ukraine qui étaient à bord du véhicule, n'ont pas pu présenter d'autorisation d'importation des animaux, nécessaire pour "vérifier que les animaux domestiques sont en règle au niveau sanitaire".
Destinés au Portugal, les animaux saisis étaient totalement déshydratés quand les douanes les ont récupérés. Pris en charge par la SPA Sud Alpine, ils ont été placés en veille sanitaire.
"Je pense qu'on va partir sur une durée de six mois", confie Chantal Terrasson Duvernon, directrice de la SPA Sud Alpine, le temps durant lequel la rage peut se déclencher.
Pendant cette période, les animaux en quarantaine seront pris en charge par les vétérinaires et les agents animaliers de l'association, qui a dû louer spécialement un local pour cette arrivée massive.
Une saisie d'animaux domestiques exceptionnelle
La prise en charge des animaux saisis par les douanes, qui compte également l'achat de matériel et les frais vétérinaires, devraient coûter autour de "10.000 euros", estime Chantal Terrasson Duvernon. Pour cela, l'association a dû faire un appel aux dons.Cette saisie d'animaux domestiques apparaît comme exceptionnelle dans la région. À la SPA Sud Alpine, c'est la première fois que l'on est témoin d'un trafic de chats, assure sa directrice, qui avait seulement été confrontée à une affaire similaire "avec des chiens, il y a une dizaine d'années".
En région Paca, les douanes sont peu confrontées à ce type de trafic d'animaux domestiques, ajoute Mireille Lasserre. "C'est surtout le cas au niveau de la frontière est, aux alentours de Metz, Nancy...".
Au niveau de la région, la fonctionnaire ne constate pas de filière organisée. "Il s'agit plutôt d'un trafic lambda de chatons de race, qui se vendent 800 euros pièce, constate-t-elle. Ce sont des gens qui ont décidé de se faire un peu d'argent comme ça, en revendant au porte-à-porte, auprès d'animaleries pas regardantes, sur internet...".
Selon Le Dauphine Libéré, qui a révélé l'affaire, trois des cinq personnes arrêtées ont fait l'objet d'une retenue douanière et écopé d'une amende. L'affaire a été classée sans suite par le parquet de Gap, en raison de l'abandon des animaux aux autorités.
Les espèces protégées cibles des trafiquants
Si Mireille Lasserre ne constate pas de trafic bien établi d'animaux domestiques, elle relève toutefois un trafic plus significatif d'espèces issues de la Convention de Washington, c'est-à-dire sauvages et menacées d'extinction."La plupart du temps, ce sont des animaux morts, des peaux, des fourrures, de l'ivoire", énumère-t-elle. Les portes d'entrées se situent plutôt "dans les ports et les aéroports. Il peut aussi arriver qu'on en trouve lors de contrôles routiers, mais c'est moins fréquent."
Localement, la directrice adjointe des douanes d'Aix-en-Provence cite également une particularité au niveau du trafic d'animaux. Elle concerne les tortues d'Hermann, souvent marchandées localement.
Menacée d'extinction, en France, cette espèce ne subsiste plus qu'en Corse et en effectif réduit dans le Var. D'où l'attention particulière portée par les douanes, en collaboration avec d'autres organismes, comme notamment l'Office national des forêts.
La SPA Sud Alpine fait un appel aux dons
Face à cette prise en charge exceptionnelle de 43 chatons et d’un chiot, la SPA Sud Alpine a besoin d’argent. Pendant la quarantaine de ces animaux, qui devrait durer six mois, l’association a dû louer un local spécifique, afin d’éviter des risques de contaminations avec leurs autres résidents.En comptant la location du lieu, les soins vétérinaires, le matériel nécessaire aux animaux et la nourriture, l’association estime ses besoins à « 10.000 euros ».
Une cagnotte en ligne a été ouverte sur la plateforme Helloasso. Il est aussi possible de prendre directement contact avec la SPA Sud Alpine, ou de se rendre directement au refuge, à Veynes.
Précision importante, la SPA Sud Alpine est une association entièrement indépendante, comme tous les refuges à travers la France. La SPA, tout court, concerne l’association basée à Paris. Si vous souhaitez faire un don au refuge des Hautes-Alpes, pensez donc bien à le diriger à la SPA Sud Alpine.