Faute d'un accord financier entre les deux stations, la liaison Vars-Risoul reste fermée jusqu'à nouvel ordre. Les deux stations ont donc ouvert séparément le 10 décembre, mais poursuivent les négociations.
Les craintes se confirment chez les acteurs de la montagne à Vars et Risoul. Aucun accord n'a encore été trouvé entre les deux stations pour l'ouverture de leur liaison, baptisée "La Forêt blanche", en service depuis 1976. Elles ont donc dû ouvrir séparément, le 10 décembre dernier.
À Risoul, le premier bilan de fréquentation fait état de réservations en recul de 10 à 30% dans les hébergements, selon Christian André, directeur de la société de gestion des activités touristiques de Risoul. Côté remontées mécaniques, la baisse des entrées serait de l'ordre de 15%.
"Le recul de fréquentation est plus important qu'ailleurs, même si les conditions d'enneigement ont atténué la crise"
Christian André, directeur de l'office de tourisme de Risoul
S'il est "encore trop tôt pour dresser des conclusions" quant à l'impact direct de la fermeture de la Forêt Blanche, le recul de fréquentation serait "plus important qu'ailleurs", même si "les conditions d'enneigement ont atténué la crise", estime le directeur de l'office de tourisme.
Or, les vacances de Noël, qui représentent un tiers du chiffre d'affaire de la saison dans la station, sont "le premier indicateur, qui donne le ton pour la suite", s'inquiète Christian André. "Si Noël est bon, février le sera aussi et inversement".
Début décembre, les commerçants de Vars et de Risoul avaient également alerté quant à l'impact de cette fermeture sur leur économie. Les remontées mécaniques ne représentent que 1/10e de l'économie de la Forêt Blanche soit 25 millions d'euros sur les 300 millions de l'ensemble de l'activité économique du domaine.
Des subventions régionales suspendues
Toutefois, "la négociation n'est pas stoppée", veut croire Christian André. En session plénière, vendredi 16 décembre, le conseil régional a entériné la suspension des subventions accordées au domaine de la Forêt blanche. Un moyen de faire pression sur les acteurs de la négociation, qu'avait agité Renaud Muselier fin octobre, et qui a donc été mis à exécution. "Inévitablement, cela devrait accélérer les choses", anticipe le directeur, qui prend part aux négociations.
"Les subventions sont conditionnées au respect des critères régionaux", avait notamment déclaré le président de la région sur BFM D'ICI, menaçant de les suspendre. "Nous avons signé un contrat 'Stations 2030' avec Vars et Risoul pour développer "La Forêt Blanche", c'est le seul moyen de pérenniser le ski sans que chacun ne fasse bande à part". Plusieurs dossiers de subventions auraient donc été suspendus. "Ils sont maintenus mais validés si un accord est conclu", indique Christian André. Or, pour les stations, ces aides peuvent aller jusqu'à 40% selon les projets financés.
De nouvelles propositions ont été formulées par Risoul, fait encore savoir le directeur de l'office de tourisme. "Elles sont à l'analyse".
Une ouverture espérée pour février
Pour rappel, les négociations portent sur la réversion accordée à la station de Vars par Risoul. Vars a un domaine skiable plus grand que celui de Risoul (65 pistes contre 44). De nombreux skieurs achètent leur forfait à Risoul mais utilisent les remontées de Vars. Pour compenser, Vars reçoit chaque année une soulte de la part de sa voisine.
Sur la base d'un audit, Vars demande cette année la somme de 1,2 millions d'euros à sa voisine, pour compenser le déséquilibre de l'an passé. Car selon la Sem-Sedev, qui exploite le domaine de Vars, il y aurait eu "540.000 passages de Risoul à Vars, en défaveur de Vars". C'est l'objet du désaccord. Risoul avance de son côté que ce déséquilibre n'est pas représentatif d'une tendance de fond. "L'année dernière, les skieurs de risoul ont massivement skié sur Vars, mais ce n'est pas régulier".
Si les négociations vont à leur terme, Risoul table sur une ouverture de la liaison en février. "Nous pensons qu'il est trop tard pour les vacances de Noël", anticipe Christian André. Étalées sur quatre semaines, les vacances d'hiver représentent plus de 50% du chiffre d'affaires de la saison.