Hautes-Alpes : la région PACA se mêle de la discorde sur la liaison entre les stations de ski de Vars et Risoul

Toujours aucun accord en vue pour le moment entre les stations de Vars et Risoul pour la saison 2022-2023. La liaison ne sera pas assurée pour le moment. Le président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur rappelle que les subventions sont "conditionnées aux respects des critères régionaux".

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Toujours aucun accord en vue pour le moment entre les stations de Vars et Risoul pour la saison 2022-2023. Une situation qui a eu le don d'énerver le président de la région PACA; Renaud Muselier.

"Ce conflit doit rapidement trouver une issue avant le début de la saison", a expliqué le président de la région à BFM DICI. "Nous avons signé un contrat 'Stations 2030' avec Vars et Risoul pour développer "La Forêt Blanche", c'est le seul moyen de pérenniser le ski sans que chacun ne fasse bande à part".

Une intervention bienvenue selon certains professionnels de la montagne, "il ne faut pas saborder l'outil Forêt Blanche, c'est notre garant de la stabilité économique", fait remarquer Christian André, de l'Office de Tourisme de Risoul.

Pour Christian André à l'Office de tourisme de Risoul "c'est la crise la plus forte qu'on ait eu à gérer et la plus préjudiciable depuis la création de la Forêt Blanche et on espère beaucoup de la médiation avec le préfet". 

Cette médiation doit intervenir d'ici quelques jours.

Mais les effets de cette discorde se font déjà sentir. 

"De date à date entre l'an dernier et aujourd'hui à Risoul, nous avons -42% de réservations pour les vacances. Et les commentaires sur les réseaux sociaux sont déplorables, cela va avoir des répercussions sur les deux stations", insiste Christian André.

Les remontées mécaniques ne représentent que 1/10e de l'économie de la Forêt Blanche soit 25 millions d'euros sur les 300 millions de l'ensemble de l'activité économique du domaine.

Du côté de Vars, "nous saluons la prise de position du président de la région qui défend la montagne, et l'utilisation de l'argent public", précise Christian Reverbel, directeur de la Sem Sedev.

"Les anciennes conventions ne reflètent pas la réalité de l'exploitation du domaine de la Forêt Blanche, il est nécessaire de réévaluer les montants. Ce n'est pas nous qui le disons, mais le rapport de l'audit qui a été commandé et payé conjointement avec LaBelleMontagne qui exploite les remontées à Risoul", explique Christian Reverbel.

Des conditions de réversion contestées

Les négociations autour des conditions de réversion ont échoué. Que cela veut-il dire ? Il faut d'abord comprendre le contexte. La station de Vars a un domaine skiable plus grand que celui de Risoul. De nombreux skieurs achètent leur forfait à Risoul mais utilisent les remontées de Vars. Pour compenser, Vars reçoit chaque année une soulte de la part de sa voisine.

Cette somme d'argent versée par Risoul, basée sur un certain nombre de critères, est au cœur du conflit cette année. "Ce système de réversion ne correspond plus du tout à la réalité des choses, pour Christian Reverbel, directeur de la Sem Sedev. Nous avons souhaité y mettre un terme et repartir sur de nouvelles bases saines".

Un bureau d'audit a donc effectué une étude, "accepté par les deux stations", précise Christian Reverbel, pour voir de quelle manière se comportent les skieurs d'un domaine à l'autre, et permettre de rédiger une convention "reflétant la réalité"

Les conclusions sont tombées : "540.000 passages de Risoul à Vars, en défaveur de Vars", rapporte la Sem Sedev. Après pondération, la somme de réversion tombe : 1 million 200 mille euros. "Là-dessus, Labellemontagne dit qu’il faut enlever 30% pour financer la part vendeur. On accepte..."

Le montant final de la réversion revient au bout du compte à 866.000 euros. "Et brutalement, Labellemontagne dit que ça ne lui convient pas. Or nous avons commandé concomitamment la mission, ils ont payé l'audit !". La réponse de Labellemontagne est loin de ce montant : elle propose un plafonnement à 400.000 euros. 

Dominique Laudré, le président de la SEM-SEDEV et maire de Vars, fait finalement paraître le communiqué pour déclarer qu'il renonce à l'ouverture de liaison.

"La Sem Sedev, société d’exploitation des remontées mécaniques et du domaine skiable de Vars, est contrainte de renoncer à l’ouverture de la liaison avec le domaine skiable de Risoul, exploité par le groupe Labellemontagne, pour la saison d’hiver 2022 – 2023".

"Nous dépensons beaucoup d'argent pour Vars. On embellit, on modernise... C’est logique qu’il y ait un dû. Et on nous impose une variable d’ajustement qui ne peut pas nous aller. Ce n’est pas raisonnable. Si il y a une victime c’est nous", expose Christian Reverbel.

De son côté, Risoul considère qu'il y a des limites économiques qu'il est difficile de dépasser. "C'est un peu un cercle vicieux. Si la station de Risoul concédait des versements, elle se priverait aussi de capacité d'investissement, or on a besoin d'investir. Il faut trouver un équilibre qui préserve tous les intérêts". 

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