Hautes-Alpes : la liaison entre les stations de ski de Vars et Risoul compromise cet hiver

Aucun accord n'a été trouvé pour le moment entre les stations de Vars et Risoul pour la saison 2022-2023. Il n'y aura pas de liaison cet hiver pour les skieurs, à moins que les négociations se poursuivent.

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La liaison entre les pistes de ski de Risoul et de Vars, dans les Hautes-Alpes, existait depuis 1976. Son nom : la Forêt Blanche. Mais cette année, ce ne sera peut-être pas possible de relier les stations. Un scénario catastrophe pour les deux stations, et les skieurs.

"La Sem Sedev, société d’exploitation des remontées mécaniques et du domaine skiable de Vars, est contrainte de renoncer à l’ouverture de la liaison avec le domaine skiable de Risoul, exploité par le groupe Labellemontagne, pour la saison d’hiver 2022 – 2023", peut-on lire sur le site de Vars, confirmant une information BFMDICI.

"Aucun accord n’ayant pu être trouvé concernant la valorisation des flux de skieurs entre les deux stations, Vars exploitera son domaine indépendamment de celui de Risoul."

Des conditions de réversion contestées

Les négociations autour des conditions de réversion ont échoué. Que cela veut-il dire ? Il faut d'abord comprendre le contexte. La station de Vars a un domaine skiable plus grand que celui de Risoul. De nombreux skieurs achètent leur forfait à Risoul mais utilisent les remontées de Vars. Pour compenser, Vars reçoit chaque année une soulte de la part de sa voisine.

Cette somme d'argent versée par Risoul, basée sur un certain nombre de critères, est au cœur du conflit cette année. "Ce système de réversion ne correspond plus du tout à la réalité des choses, pour Christian Reverbel, directeur de la Sem Sedev. Nous avons souhaité y mettre un terme et repartir sur de nouvelles bases saines".

Un bureau d'audit a donc effectué une étude, "accepté par les deux stations", précise Christian Reverbel, pour voir de quelle manière se comportent les skieurs d'un domaine à l'autre, et permettre de rédiger une convention "reflétant la réalité"

Les conclusions sont tombées : "540.000 passages de Risoul à Vars, en défaveur de Vars", rapporte la Sem Sedev. Après pondération, la somme de réversion tombe : 1 million 200 mille euros. "Là-dessus, Labellemontagne dit qu’il faut enlever 30% pour financer la part vendeur. On accepte..."

Le montant final de la réversion revient au bout du compte à 866.000 euros. "Et brutalement, Labellemontagne dit que ça ne lui convient pas. Or nous avons commandé concomitamment la mission, ils ont payé l'audit !". La réponse de Labellemontagne est loin de ce montant : elle propose un plafonnement à 400.000 euros. 

Dominique Laudré, le président de la SEM-SEDEV et maire de Vars, fait finalement paraître le communiqué pour déclarer qu'il renonce à l'ouverture de liaison.

Si il y a une victime c’est nous.

Christian Reverbel, directeur de la Sem Sedev

"Nous dépensons beaucoup d'argent pour Vars. On embellit, on modernise... C’est logique qu’il y ait un dû. Et on nous impose une variable d’ajustement qui ne peut pas nous aller. Ce n’est pas raisonnable. Si il y a une victime c’est nous", expose Christian Reverbel.

De son côté, Risoul considère qu'il y a des limites économiques qu'il est difficile de dépasser. "C'est un peu un cercle vicieux. Si la station de Risoul concédait des versements, elle se priverait aussi de capacité d'investissement, or on a besoin d'investir. Il faut trouver un équilibre qui préserve tous les intérêts". 

"Sauver l'essentiel"

La liaison entre Vars et Risoul existe depuis 1976. "Un véritable levier, un accélérateur de développement pour les deux stations", rapporte-t-on du côté de l'office du tourisme de Risoul. "C'est un bien commun, tout le monde se l'est approprié."

Ce mariage a certes pu connaître quelques accrocs. Mais jamais au point de fermer la Forêt Blanche. 

Les conséquences d'une fermeture seraient multiples, surtout après deux années Covid qui ont déséquilibré les économies des stations, ainsi qu'une crise énergétique qui va toucher les domaines skiables de plein fouet

Ça serait un préjudice perdant-perdant pour tout le monde.

Station de Risoul

Cette décision serait d'abord négative en terme d'image, et pourrait, par voie de conséquence, avoir un effet sur la fréquentation. Par ailleurs, l'union des deux stations permettait de se positionner stratégiquement par rapport à Serre Chevalier ou Montgenèvre la Voie Lactée.

"C'est désespérant de voir qu’on en arrive à des chicailleries pareilles", regrette Christian Reverbel du côté de Vars, tout en laissant une porte ouverte : "Labellemontagne souhaite s’arrêter sur cette position. Est-elle ferme ? je n’en sais rien. On voudra bien les écouter…"

"On souhaite que l'on sorte par le haut, positive la station de Risoul. Il y a une volonté de garder la négociation ouverte. On espère sauver l'essentiel". 

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