Deux mois après le début de l'épidémie de fièvre charbonneuse ( Anthrax en Anglais) dans les Hautes-Alpes, 52 bêtes sont mortes. Le syndicat agricole FDSEA vient de déposer plainte contre X pour "connaître la vérité " sur la résurgence de cette maladie transmissible à l'homme
Depuis le 28 juin dernier plusieurs élevages d'ovins, de bovins et d'équidés sont touchés par la fièvre charbonneuse dans le département des Hautes-Alpes, une maladie également appelée Anthrax en Anglais. La préfecture a répertorié 17 foyers dans lesquels 52 bêtes sont mortes, en majorité des bovins. Dès qu'un foyer est confirmé, les animaux concernés sont vaccinés et des mesures de blocage de l'exploitation, d'au moins 21 jours, prises par les autorités. Le lait collecté doit être pasteurisé et détruit.
Les principales communes concernées sont Ancelle, Chorges, Gap, La Bâtie-Neuve, La Fressinouse, Montgardin, Rambaud, Saint-bonnet-en-Champsaur, Saint-Étienne-le-Laus, Saint-Léger-les-Mélèzes, Saint-Michel-de-Chaillol et Théus.
Face à cette situation, deux mois, après le début de l'épidémie, le syndicat agricole FDSEA a décidé de déposer plainte contre X pour "connaître la vérité" sur la résurgence de cette maladie transmissible à l'homme. Le syndicat des Jeunes agriculteurs doit faire de même ce vendredi. Selon l' ARS, l'Agence régionale de santé, 103 personnes entrées potentiellement en contact" avec la maladie ont été recensées. La moitié bénéficie d'un traitement antibiotique préventif. Aucun malade, aucun nouveau cas n'ont été depuis observés,
René Laurans, président de la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles des Hautes-Alpes, majoritaire dans le département a déclaré :
"Vu le préjudice moral et financier que subissent les éleveurs, ils sont en droit de savoir d'où est sortie cette bactérie"
La bactérie Bacillus anthracis survit des dizaines d'années sous forme de spores dans les terres où ont été enterrés par le passé des animaux morts du charbon ou porteurs de la maladie: des "champs maudits", non cartographiés dans le département.
Le vaccin est le moyen le plus efficace pour enrayer l'épidémie. Mais, face à une pénurie temporaire, due à la fermeture en août du laboratoire espagnol qui le produit, les éleveurs espèrent "que l'État fera le nécessaire pour trouver le plus grand nombre de vaccins, dans les plus brefs délais", explique Alexandre Lagier, président des Jeunes Agriculteurs des Hautes-Alpes. Agnès Chavanon, secrétaire générale de la préfecture des Hautes-Alpes a déclaré la semaine dernière dans les colonnes du quotidien La Provence que " "L'État a entamé des discussions avec ses partenaires européens pour évoquer la disponibilité et le rachat des vaccins". De son côté le président de la région également député européen, Renaud Muselier a interpellé le gouvernement, car "l'enjeu est considérable et la situation critique".
Dans le département la préfecture a mis en ligne une page dédiée, actualisée et complète pour donner le plus d'informations sur cette maladie. Éleveurs, chasseurs, élus, habitants et vacanciers y trouveront toutes les informations nécessaires sur l’évolution de la situation, les numéros utiles et toutes les mesures de précaution et de prévention :
http://www.hautes-alpes.gouv.fr/point-de-situation-sur-la-fievre-charbonneuse-a6899.html