Hautes-Alpes : la station d'Ancelle fait skier les jeunes licenciés sur une piste à prix d'or

Personne ne posera un ski sur les pistes d'Ancelle, dans les Hautes-Alpes. Personne, sauf les mineurs licenciés. Depuis début décembre, un décret autorise ces jeunes à skier. Ils sont environ 450 à profiter de l'autorisation. Mais l'opération coûte cher, la piste unique risque de se refermer.

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" Quatre jours par semaine, une seule piste est ouverte pour eux ", décrit Vincent Bouchet, directeur de la station d’Ancelle. Le mardi, mercredi, samedi et dimanche, des groupes de "mineurs licenciés au sein d'une association sportive affiliée à la Fédération de ski" sont accueillis par cette station des Hautes-Alpes.

Les petits groupes arrivent avec leur moniteur. Ils ont entre 8 et 18 ans, skient pendant deux ou trois heures, repartent avec les joues roses et laissent la place à un autre groupe.

" C’est important que nos jeunes puissent s’adonner à la pratique de leur sport, s’entraîner et progresser. Certains skient pour leur plaisir, d’autres préparent leur avenir dès lors qu’ils aspirent à devenir moniteurs, pisteurs, guides, secouristes...", explique Thomas Vincent, président de la Régie des remontées mécaniques d’Ancelle.

"Nous leur offrons une éventuelle profession. S'il ne sont pas prêts pour les sélections, nous n'aurons plus de professionnels de la montagne de la région", explique Florian Gay-Hugues, président du district Champsaur Dévoluy Gapençais.

Ils sont montagnards, "pour eux, ces quelques heures en plein air sont un défi à la tristesse Covid", constate Vincent Bouchet, qui se réjouit de voir la station vivante. 

Cette piste, même unique, a un coût. Tout est fermé dans la station pour les skieurs, même les vestiaires et les toilettes. Mais 51 salariés saisonniers sont quand même là. Il faut les rémunérer. Deux téléskis seulement sont mis en route, et aucun télésiège, parce qu'ils sont plus coûteux. Mais il faut compter 1500 euros par jour pour ces remontées et 150 euros par heure de damage.

"On n’a toujours pas eu d’indemnisation. On attend, les dates sont repoussées sans arrêt, nous n'avons toujours rien reçu ", regrette Vincent Bouchet, directeur de la station, "nous avons réalisé 1% de notre chiffre d’affaires annuel alors que nous devrions être à 30 ou 40% aujourd’hui."  

La piste est louée au district Champsaur Dévoluy Gapençais

Ce district regroupe, entre autres, les neuf clubs de ski du territoire. Les salaires et toutes les charges lui sont facturés. Les sommes payées par les clubs sont reversées au district, qui paie la station de ski. 

"Nous piochons dans notre trésorerie", explique Lionel Pages, responsable du ski club Ancelle, "heureusement que les saisons précédentes ont été très bonnes." Les parents ont été mis à contribution, mais le moins possible. "Nous organisons des ventes de pain, de crêpes. Nous recherchons des subventions à droite à gauche."   

Et lorsqu'on demande au directeur de la station d'Ancelle si ces sommes ne sont pas astronomiques pour 450 jeunes skieurs, il répond sans hésiter : "On n'y pense même pas. La finalité d'un club, c'est de faire skier les gamins. Pour ceux qui font de la compétition, une saison blanche fait beaucoup de dégâts techniques. Là, ils font énormément de progrès et prennent beaucoup de plaisir."

Les neuf ski-clubs sont solidaires. Lorsqu'un d'eux commence à flancher financièrement, les autres l'aident. Les uns pensent pouvoir aller jusqu'à la fin de la saison, les autres en doutent. Des conséquences sont même envisagées sur l'avenir de ces clubs, avec moins de recrutement, moins de cadres, en bref moins de moyens.

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