Le Jardin Alpin du Lautaret est le plus haut jardin de botanique d'Europe. Il culmine à plus de 2.100 mètres d'altitude, dans les Hautes-Alpes. 20.000 visiteurs s'y baladent chaque année pendant ses trois mois d'ouverture.
Le parc fête cette année ses 120 ans. Il a été créé en 1899 par un professeur de botanique de l'Université de Grenoble.
Plus de 2.000 espèces végétales prospèrent dans la centaine de massifs du jardin botanique du Lautaret. C'est plus d'un tiers de la flore française.
Un havre pour la biodiversité
Les visiteurs peuvent y trouver des plantes alpines de Patagonie, de Nouvelle-Zélande ou même de l'Himalaya. Tout semble y pousser tant le climat et la géologie y sont uniques.Les botanistes du jardin ont d'ailleurs réussi à acclimater le corydalis panda, une plante originaire de la région du Yunan dans l'ouest de la Chine. Présente dans seulement deux jardins botaniques dans le monde, le corydalis panda évolue naturellement à plus de 4.000 mètres d'altitude.
Les visiteurs pourront admirer ses longs et fins pétales bleus ciel au détour d'une balade dans le jardin.
Situé au croisement des Alpes externes, balayées par les vents marins, et les Alpes internes aux afflux continentaux, le col du Lautaret est "un vrai hot spot de biodiversité", comme l'explique Maxime Rome, ingénieur Responsable du Jardin
700 plantes des Alpes et 1400 des montagnes du monde sont à découvrir au col du Lautaret.
Le jardin ouvre ses portes aux visiteurs de juin à septembre. 20.000 visiteurs annuels s'y pressent pour y découvrir des plantes alpines du monde entier.
Maxime Rome nous confie que la meilleure période pour découvrir tous les trésors du jardin, en pleine floraison s'étend de fin-juin à la mi-juillet.
Des tables et des fauteuils ont été installés à différents endroits du jardin botanique.
"Cet endroit de passage est devenu un lieu de vie, où les visiteurs peuvent prendre leur temps et profiter d'une vraie expérience sensorielle", précise Maxime.
Visites et recherche scientifique
Le Jardin botanique du Lautaret n'est pas seulement le plus haut jardin botanique d'Europe mais également le seul au monde à mélanger recherche scientifique et visiteurs en balade.
"Cet été nous avons 50 projets de recherches menés par différents instituts de recherche. Nous sommes partis de la botanique pure il y a 120 ans, mais nous nous sommes élargis."
Tout est à l'étude dans ce carrefour géologique et climatique. Le parc, qui fait partie des sites européens de recherche environnementale, est aussi une station de référence sismique.
Les amoureux des plantes pourront en apprendre davantage sur des espèces aux propriétés étonnantes comme par exemple la plus toxique de France : l'aconit napel.
Cette espèce est connue depuis l'Antiquité pour sa toxicité. Son utilisation à petites doses permet de réguler l'activité cardiaque ou encore réduire les douleurs.
Selon une légende grecque, son poison serait issu de la bave des crocs de Cerbère le chien à trois têtes gardant la porte des Enfers
Pour les plus curieux ce sera l'occasion de découvrir les "alpages volants". Ce processus consiste à déplacer des parcelles entières de végétation à différentes altitude pour mesurer les effets du changement climatique sur ces éco-systèmes.
Le but est de stabiliser les espèces déjà présentes et d'intégrer de nouvelles plantes pour proposer sans-cesse de "nouvelles choses aux visiteurs" comme l'explique Maxime Rome.