La skieuse de 28 ans a décroché la médaille de bronze samedi, aux mondiaux de skicross d'Idre Fjäll (Suède). Dans sa station d'origine, Orcières-Merlette, la performance de l'enfant du pays vient égayer une saison hivernale plombée par la crise sanitaire.
En période de pandémie, les habitants de Orcières-Merlette n'ont pas pu se rassembler pour suivre ensemble les performances de l'enfant du pays. Le Merlettois, un des bars de la station avait malgré tout ouvert ses portes samedi après-midi à quelques membres de son fan club, triés sur le volet. "Sans servir de consommation et dans le respect des gestes barrières" assure Jordane Juschka, directeur de l'office de toursime de la station.
Une quinzaine de personnes, parmi lesquelles les parents de la championne, Gilles et Cathy ont ainsi pu suivre les trois runs (courses) de Alizée Baron. "Ca nous a fait chaud au coeur de pouvoir suivre ça tous ensemble" dit Gilles Baron. Alizée a finalement décroché la troisième place d'une course serrée du début à la fin, derrière la Suédoise Sandra Naeslund et la Suissesse Fanny Smith.
??? Alizée Baron en bronze au Championnat du monde de skicross ! pic.twitter.com/acyR08Qnl9
— la chaine L'Équipe (@lachainelequipe) February 13, 2021
Malgré le vent qui soufflait fort au sommet du parcours, dès le départ de la finale, Gilles Baron était confiant en les chances de sa fille de monter sur le podium. La sportive de 28 ans revient pourtant de loin. Blessée au dos, elle a repris la compétition cette saison après 20 mois loin des pistes de skicross. Si Alizée Baron rêve d'un titre mondial, la voir s'aligner parmi les meilleures mondiales est déjà une victoire.
Alizée Baron est montée sur le podium sous les applaudissements en distanciel de ses supporters de la station Haut-Alpine. "On est fier d'elle. Elle a montré beaucoup d’intelligence de course", analyse Gilles Baron. "Elle n'a pas fait d’erreur, sur la soixantaine de modules. Ça s’est joué à pas grand chose chose, elle aurait pu être deuxième ou première."
Un avis partagé par Jean-Louis Milelli, président du Club de Sport d'Orcières, qui a formé Alizé à partir de ses cinq ans. "Elle est aussi bonne sur les bossses que dans les virages. Elle a le mental. On n’arrive pas dans les trois meilleures si on n’a pas toutes les qualités requises. Il n’y a pas de hasard." Il espère que le retour de la skieuse haut-alpine au haut niveau contribuera à sortir le skicross de l'ombre du ski alpin.
Le skicross c’est particulier. Si vous loupez le début c’est foutu. La moindre erreur se paye et ça se joue jusqu’à l’arrivée. C’est un sport difficile qui demande toutes les qualités d’un bon skieur. C’est une discipline très complète.
Gilles et Cathy ont pu parler à leur fille samedi soir. "Elle est lessivée, mais heureuse", assure Gilles Baron. Malgré ses ambitions, la skieuse se satisfait de cette troisième place.
? "Je suis vraiment heureuse" ➡️ @BaronAlizee revient sur sa superbe 3e place prise aux Mondiaux de #skicross à @idrefjall ??
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La semaine ne sera pas de tout repos avec un transfert vers l'Autriche pour une étape de la Coupe du Monde à Reiteralm le week-end prochain. "On est pas près de la revoir" sourit Gilles Baron.
Alizée reste néammoins toujours attachée à la station qui l'a vue grandir. "Elle vient souvent voir les enfants du skicross, dès qu’elle peut. Ils l’adorent", affirme Jean-Louis Milelli. "Pour eux cest un modèle magnifique."
Depuis qu'elle est skieuse de haut niveau, Orcières est devenue son sponsor. "Alizée c’est une de nos meilleures ambassadrices, reconnait Jordane Juschka, le directeur de l'office de tourisme. Elle est toujours disponible pour promouvoir Orcières, participer à une remise des prix. Elle mouille le maillot quand la station a besoin d'elle."
Alors que la crise sanitaire frappe durement les stations de ski, les performances de la jeune femme sont une bonne nouvelle pour la station, au delà de l'aspect sportif. "C’est une bouffée d’oxygene dans une saison morose", se réjouit Jordane Juschka. "Ca permet de fédérer les acteurs locaux autour d’un bel événement."
En attendant le retour d'Alizée, il réfléchit déjà à la manière de dignement l'accueillir, malgré les restrictions sanitaires. "On aimerait pouvoir la féliciter comme il se doit. On ne sait pas comment on va faire. Peut être à l’extérieur..." D'ici là il y aura peut-être d'autres victoires à fêter...