C'est officiel, il n'y aura pas de réouverture des remontées mécaniques le 1er février. L'annonce a été faite ce mercredi 20 janvier par le secrétaire d'État au tourisme : "les canons à neige ne vont pas fonctionner, les canons à indemnisation doivent être au rendez-vous".
"Pas question de privilégier les enjeux économiques aux enjeux sanitaires", avait confirmé le Premier ministre, Jean Castex, ce lundi soir, dans l’émission C’est à vous, sur France 5.
Doit-on sacrifier la qualité de vie de millions de personnes pour sauver la vie de quelques milliers d’autres ?
— C à vous (@cavousf5) January 18, 2021
Le Premier ministre @JeanCastex répond à la question de #PatrickCohen en évoquant la situation des restaurateurs, du monde de la culture et des stations de ski ⬇️ pic.twitter.com/DeoFHMtlo0
Le Premier ministre a également évoqué la mutation du virus. Un facteur entré en ligne de compte fin décembre. Ce mercredi 20 janvier, l'informaiton est officielle :
Les remontées mécaniques des stations de ski "ne rouvriront pas le 1er février" et le secteur s'oriente vers "une saison blanche", a annoncé le secrétaire d'État au tourisme mercredi, quelques heures après un Conseil de défense consacré à une situation sanitaire qui ne s'améliore pas.
En effet "une réouverture mi ou fin février paraît hautement improbable", a annoncé Jean-Baptiste Lemoyne à la presse, après avoir réuni lors d'une visioconférence les acteurs de la montagne, qui espéraient cette réouverture "pour assurer la survie de l'écosystème montagne" et "limiter l'impact social".
Rendez-vous avec Jean Castex
Le Premier ministre Jean Castex recevra dans les jours qui viennent les acteurs de la montagne afin de "finaliser les mesures de soutien économique" qui permettront
de renforcer l'accompagnement des entreprises touchées par cette fermeture prolongée, a annoncé M. Lemoyne.
Les canons à neige ne vont pas fonctionner, les canons à indemnisation doivent être au rendez-vous
Mobilisation dans les stations
Suite à l'écho de ce qui était encore une rumeur, Charles-Ange Ginesy, président du département des Alpes-Maritimes et maire de Péone-Valberg avait réagit ce mardi 19 janvier en faisant part "de sa totale incompréhension".
Les décisions successives du Gouvernement conduisent à une absurdité sanitaire avec la concentration des clients sur les places des villages et dans les cœurs de station. Ouvrir les remontées permettrait une dispersion des visiteurs.
Sans surprise, les domaines #skiables ne rouvriront pas. Immense tristesse. Énorme incompréhension.
— Charles Ange Ginesy (@ca_ginesy) January 20, 2021
Je regrette que le cri de la #montagne n'ait pas été entendu par le Gouvernement. Leurs décisions nous conduisent vers une absurdité sanitaire et une catastrophe économique.
Ce dernier, a écrit une lettre au Premier ministre dénoncant également un risque pour l'économie de la montagne :"Vos décisions mettent à genoux un pan entier de l'économie française. Restaurateurs, hôteliers, commerçants et hébergeurs des stations de montagne sont aux abois."
"Je demande donc au Gouvernement de sauver la montagne française en rouvrant les remontées mécaniques !" conclut-il.
"Sauver la montagne"
Depuis le début de la semaine, les prises de paroles des responsables du milieu de la montagne se succèdent."On place tout nos espoirs dans les annonces de cette semaine", résume Laurent Reynaud, le directeur de Domaines skiables de France à l'AFP.
Les stations de la région Provence Alpes et Côte d'Azur sont au nombre de 48 :
Pour Jean-Luc Boch "Si on loupe les vacances de février (étalées du 6 février au 1er mars), c'est une saison noire" qui s'annonce.
On aura de la casse. Le système économique de la montagne a mis 60 ans à se mettre en place et, en quelques mois, on va le détruire si les remontées ne sont pas rouvertes.
Selon ce dernier, 250.000 à 400.000 personnes travaillent directement ou indirectement dans le secteur et leurs emplois seraient menacés.
Risoul simule sa réouverture
A Risoul, les saisonniers ont animé mardi 19 janvier une ouverture fictive avec prise de température lors de l'achat des forfaits, locations du matériel, files d'attentes distanciées et autres animations pour montrer "le sérieux des professionnels de la montagne".
Dans cette station des Hautes-Alpes comme ailleurs, les vacanciers n'y croient plus: "nous avons de plus en plus de mal à maintenir les clients dans une réservation" pour les vacances, note Christian André, de l'office de tourisme local à l'AFP.
Nos saisonniers ce sont des caissières, des skimans qui se posent beaucoup de questions sur leur avenir, des questions quotidiennes sur le paiement de leur loyer, sur leur après-saison qui est une saison compliquée.
A quelques semaines des vacances scolaires de février, la réouverture est attendue par les professionnels de la montagne.