Opération séduction ce matin des employés du site de Gémenos plus que jamais mobilisés contre la fermeture de l'usine.
Rendez-vous avait été pris à La Ciotat. Dès 9h30, plusieurs salariés de l'entreprise Fralib menacée de fermeture depuis plusieurs mois, sont allés à la rencontre de la population et des touristes au marché et aux abords des plages. Au programme : dégustation de thé et appel au boycott de la marque Lipton.
Cet après-midi, les Fralib recevront sur leur site de Gémenos Jean-Pierre Jouve, ex-dirigeant de Lustucru, qui serait prêt à investir et à s'associer avec eux dans le cadre du maintien de l'activité et de la mise en oeuvre du projet de société coopérative et participative (scop).
Depuis presque deux ans, une centaine des 182 anciens employés mènent le combat contre le projet du groupe Unilever, propriétaire de Fralib à Gémenos, de fermer le site. Jour et nuit, ils occupent leur usine qui était la seule en France à fabriquer les thés Lipton et les infusions Elephant - dont la production a depuis été transférée en Pologne.
Le coup de pouce d'MPM
La semaine dernière, la communauté urbaine de Marseille a annoncé avoir finalisé l'acquisition du site Fralib à Gémenos. Le terrain, les bâtiments ainsi que tous les équipements et matériels industriels sont donc désormais la propriété de Marseille Provence Métropole.
MPM a conclu la vente du terrain sur la base de l'estimation des domaines, soit 5,3 millions d'euros. Parallèlement, un protocole entre Unilever et MPM a abouti à la cession de tous les équipements pour l'euro symbolique. Le groupe Unilever précise que la valeur de ces équipements est de 7 millions d'euros.
Ces acquisitions ont été faites pour "créer une situation nouvelle qui puisse permettre à tous, en premier lieu à l'Etat, de convaincre Unilever de venir à la table des négociations pour trouver des solutions alternatives à la fermeture de l'usine" a déclaré Eugène Caselli, président de MPM.
Quant à Bruno Witvoet, président d'Uniliver France - dont Fralip est une filiale à 100% - "une nouvelle phase va désormais commencer et consistera à déterminer un ou plusieurs projets autonomes de redressement productif viables et pérennes pour le site".
Mi-juillet, le groupe avait proposé de verser 5 millions aux 78 salariés intéressés par le projet de reprise par les employés (SCOP), via des indemnités transactionnelles (65.000 euros par salarié), tout en répétant que, selon lui, "ce projet n'était pas viable".