Début lundi du procès des auteurs du vol express au musée des Beaux-Arts de Nice en 2007.
Cinq braqueurs présumés comparaissent à partir de lundi devant la Cour d'Assises d'Aix-en-Provence pour le vol de 4 toiles dérobées au musée des Beaux-Arts de Nice en août 2007. Dix mois après le vol, les oeuvres d'une valeur de 20 millions d'euros avaient été récupérées à Marseille juste avant leur revente. Verdict le 2 décembre.
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10 mois d'enquête
Ils sont six à devoir être jugés sont jugés à partir de lundi par la cour d'assises des Bouches-du-Rhône pour le vol express, en août 2007, de quatre tableaux de maître au musée des Beaux-Arts de Nice. Les oeuvres avaient été retrouvées 10 mois plus tard à Marseille avec le concours du FBI.
Le dimanche 5 août, vers 13 heures, cinq hommes, aujourd'hui âgés de 39 à 64 ans,
se présentent à l'entrée du musée Jules Chéret. Pierre-Noël Dumarais, porteur de
lunettes teintées, neutralise deux employés dans le hall à l'aide d'une arme de poing, selon les victimes, ce que lui conteste.
Bruegel, Van Balen, Monet, Sisley
Pendant ce temps, deux de ses complices, Patrick Chelelekian et Grégory Moullec,
affublés de combinaisons blanches et de masques chirurgicaux en papier, se dirigent vers une salle du rez-de-chaussée où ils s'emparent de deux huiles sur bois, signées Jan ruegel, dit Bruegel de Velours (1568-1625), et Hendrick van Balen (1575-1632), "Allégorie de l'eau" et "Allégorie de la terre", propriétés de la ville de Nice.
Deux autres malfaiteurs, Patrice Lhomme et Lionel Ritter, le visage dissimulé par des casques moto intégraux, montent au premier étage, menacent les deux gardiens et décrochent deux toiles: "Falaises près de Dieppe", de Claude Monet (1840-1926), et "Allée de peupliers de Moret", d'Alfred Sisley (1839-1899).
Deux toiles à l'histoire mouvementée: provenant du musée d'Orsay, elles avaient déjà fait l'objet d'un vol dans les mêmes locaux, en 1998, dont l'auteur, le conservateur de l'époque, Jean Fornéris, fut condamné en juin 2002 à cinq ans de prison. En tout, l'opération des braqueurs, réalisée avec une facilité déconcertante, est bouclée en cinq minutes à peine. L'oeuvre d'experts?
Pas du tout, répond Me Ludovic Depatureaux, avocat de Pierre Noël-Dumarais. "C'est
une opération de Pieds nickelés qui s'est bien déroulée parce que le musée n'était pas du tout protégé": ni caméra de surveillance ni alarme, souligne-t-il. "C'est une équipe d'amateurs qui partent pour un cambriolage facile", renchérit Me Bruno Rebstock, qui défend Lionel Ritter.
A l'origine de l'affaire, un sixième homme, Bernard Ternus, originaire de Bandol (Var) et installé à Miami depuis 2007. C'est lui qui avait fait savoir que des acheteurs américains étaient intéressés par des tableaux de maître. En réalité, il s'agissait du FBI qui tentait ainsi de retrouver des oeuvres volées au musée Gardner de Boston en mars 1990, parmi lesquels un Vermeer et un Rembrandt.
L'un des braqueurs détenu à Miami
Une fois les toiles niçoises subtilisées, Ternus intervient pour les écouler au prix de trois millions d'euros. C'est lors de la transaction finale que ses complices sont arrêtés et les tableaux récupérés, le 4 juin 2008, à Marseille et dans sa région. Ternus est interpellé dans la foulée en Floride. Condamné en septembre 2008 aux Etats-Unis à cinq ans et deux mois de prison pour sa participation à la négociation, il est actuellement détenu au centre pénitentiaire de Miami et ne sera pas présent à Aix-en-Provence où il est jugé pour complicité de vol et association de malfaiteurs.
Me Depatureaux déplore le rôle du FBI dans cette affaire, estimant "dommage que
des agents, pour récupérer des toiles qu'on leur a volées sur le territoire national, passent des commandes pour éventuellement les retrouver et que cela occasionne sur le territoire français d'autres vols". Verdict attendu vendredi.