La justice menace d'expulsion les salariés qui occupent le site Fralib à Gémenos.
La justice a menacé lundi d'expulsion les salariés de Fralib s'ils ne libéraient pas d'ici huit jours les accès à l'usine de Gémenos, qu'ils interdisent depuis plusieurs semaines dans le cadre d'un conflit social sur la fermeture du site.
"Le lieu est toujours entravé"
Dans une ordonnance de référé, le tribunal de grande instance de Marseille constate que le libre accès au lieu "est toujours entravé", malgré la décision du 28 septembre qui ordonnait à six salariés de "cesser les entraves" à la liberté de circuler dans la société, sous peine d'une astreinte progressive par infraction constatée
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L'occupation de l'usine de Gémenos, le seul en France à produire les thés Lipton et infusions Eléphant, avait commencé le 2 septembre après le licenciement de 134 des 182 salariés de l'usine menacés dans le cadre de la fermeture de l'usine. |
Expulsions sous 8 jours
"Il convient donc d'étendre cette condamnation aux autres défendeurs", au nombre de 20, "le trouble manifestement illicite perdurant", dit le tribunal. "A défaut d'exécution volontaire dans le délai de 8 jours à compter de la signification de la présente ordonnance", il ordonne l'expulsion des salariés "au besoin avec le concours de la force publique", dans un contexte d'"aggravation de la tension" entre les deux parties.
Le syndicat CGT, majoritaire au sein du personnel de Fralib, s'est insurgé contre le jugement, se réservant la possibilité de faire appel. "Nous n'avons jamais entravé l'accès au site, le tribunal ne se base que sur les rapports d'huissiers de la direction, c'est un véritable scandale", a déclaré à l'AFP Gérard Cazorla, secrétaire du comité d'entreprise. |
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La réaction de la direction
De son côté, Unilever a dit, dans un communiqué, "préparer de manière posée le retour de la direction sur le site". "Une fois le calme et l'ordre rétablis, nous pourrons poursuivre avec plus de sérénité le reclassement des salariés dans le bassin d'emploi", souligne le groupe anglo-néerlandais.
La cour d'appel d'Aix-en-Provence doit se prononcer le 17 novembre sur un jugement du tribunal administratif de Marseille qui a validé en juillet le plan de sauvegarde de l'emploi proposé par Unilever pour fermer Fralib pour compétitivité insuffisante.