Le procureur de Marseille, Jacques Dallest, aurait espionné un journaliste du Monde.
L'enquête en cours à Paris sur l'affaire dite des "fadettes"-factures détaillées- a mis au jour une affaire similaire à Marseille, où le procureur se serait fait communiquer les factures téléphoniques détaillées d'un journaliste du Monde travaillant sur des dossiers corses, affirme samedi Le Parisien.
La réaction de Jacques Dallest
Cité par Le Monde.fr, qui dit l'avoir interrogé vendredi, celui-ci affirme avoir "agi en conformité avec la loi, qui autorise la saisie de facturations téléphonique dans certains cas bien précis, par exemple lors d'affaires de criminalité organisée".
Les affaires corses
Selon Le Parisien, ce "nouveau lièvre" a été soulevé par la juge d'instruction parisienne Sylvia Zimmermann, dans le cadre de son enquête ouverte après une plainte du Monde pour violation du secret des sources de deux de ses journalistes dans l'affaire Bettencourt.
Jacques Follorou, jouraliste du Monde spécialiste du milieu corse
Le Parisien affirme que le procureur Dallest a demandé que lui soient fournies les factures détaillées du journaliste du Monde Jacques Follorou, auteur de deux articles, cosignés avec Yves Bordenave, sur une tentative d'assassinat ayant visé l'ancien chef nationaliste corse Alain Orsoni et sur l'assassinat d'une des figures du gang de la "Brise de mer". Ces articles se fondaient sur des procès-verbaux de garde à vue et citaient les noms de commanditaires présumés, ajoute le journal.
La réaction de Jacques Follorou
Comment lier Le Monde au crime organisé ?
"Qui peut raisonnablement croire que Le Monde ait délibérément mis en péril une enquête sur des faits criminels?", s'est indigné samedi Jacques Follorou. "Qui peut raisonnablement croire (que le journal) ait partie liée avec le crime organisé?", a insisté le journaliste, en faisant état d'une
certaine "lassitude" face à des méthodes d'enquête "qui font fi de la liberté de la presse et des droits des journalistes".
Un contre-pouvoir en danger ?
Pour Jacques Follorou, l'autorité judiciaire semble avoir "du mal à accepter le rôle de contre-pouvoir de la presse", ce qui est inquiétant pour la démocratie selon lui.