Il enchaîne les résultats toujours avec style mais garde les pieds sur terre question ambition.
Le portrait de Jean-Pierre Dick
Une minute top chrono pour mieux connaître jean-Pierre Dick, skipper de Paprec-Virbac, catégorie Imoca.
Jean-Pierre Dick, qui a été élu ce lundi Marin de l'année 2011, est un personnage atypique dans le monde de la voile, le prototype même du gentleman skipper, compétent, courtois mais ne lâchant rien sur l'eau.
"Super agréable, hyper attachant, bon camarade, dur au mal, opiniâtre et excellent barreur", dit de lui Jérémie Beyou, qui a remporté avec lui la dernière Transat Jacques Vabre sur le monocoque Imoca Virbac-Paprec 3. "Il vaut mieux l'avoir avec soi que contre soi", ajoute Beyou, qui faisait partie des six nominés pour le titre 2011.
Nul doute que nombre de marins partageront ce point de vue et Dick est aujourd'hui l'un des coureurs océaniques français les plus expérimentés et respectés.
Un palmarès fourni
Agé de 46 ans, natif de Nice, Dick vit à Larmor-Plage (Morbihan) avec sa compagne et leur fils Ewenn.
En 2011, il a encore enrichi un palmarès déjà conséquent.
Sa carte de visite compte désormais trois victoires dans la Jacques Vabre -après celles de 2003 (avec Nicolas Abiven) et 2005 (avec Loïck Peyron)-, deux dans la Barcelona World Race -2008 (avec l'Irlandais Damian Foxhall) et 2011 (avec Peyron)-, un titre de champion du monde Imoca (2011)...
Tous ces succès ont été obtenus en double et il ne lui manque plus désormais qu'une victoire dans une grande course en solitaire comme le Vendée Globe, son objectif en 2012. En 2004-2005, une première tentative s'était soldée par une honorable 6e place.
Grand, blond, très sportif (il adore nager), Dick est vétérinaire de formation. Diplômé du 3e cycle d'HEC, il aurait aisément pu reprendre les commandes de Virbac, l'entreprise familiale spécialisée dans la santé animale.
L'amour de la mer et de la course l'ont pourtant emporté et, après avoir tâté de régates de moindre importance, il gagne le Tour de France à la voile en 2001, la première d'une longue série de victoires en équipage ou en double.
Aujourd'hui, il dispose de l'une des équipes les plus performantes du circuit Imoca, mélange de rigueur anglo-saxonne et de créativité latine.
A bord, le plus britannique des skippers français ne se départit jamais d'une extrême courtoisie et, s'il ne se livre pas facilement, il peut aussi laisser échapper une certaine fragilité. Comme à quelques heures de son arrivée victorieuse au Costa Rica (le 18 novembre), où, joint au téléphone depuis Paris, il confiait son émotion à l'idée de naviguer à proximité d'une île du Honduras où son père a trouvé la mort il y a 20 ans.
En 2012, il mettra l'accent sur la préparation du Vendée Globe, le tour du monde en solitaire et sans escale, son rêve absolu. Il quittera ensuite le monde des monocoques Imoca pour celui des multicoques, avec le lancement au printemps 2013 d'un trimaran océanique MOD 70 (21,20 m), pour régater autour du monde en équipage.
Le titre de Marin de l'année 2010 avait été attribué à Antoine Albeau, double champion du monde de funboard.