Lacourt-Stravius dos à dos d'or à Shangai

Ex-aequo à la première place sur 100m dos, Camille Lacourt et Jérémy Stravius sont devenus champions du monde.

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Camille Lacourt le séducteur des bassins

Portrait de la nouvelle coqueluche des bassins du cercle des nageurs de Marseille: Camille Lacourt.

En Hongrie, à l'Euro l'an dernier, Lacourt avait été sacré juste devant Stravius. Leur histoire commune continue. Et la France rafle ses deux premières médailles d'or en course. Les Français devancent le Japonais Ryosuke Irie de 22 centièmes.

Ils ont touché ensemble. Même seconde, même dixième, même centième. Et les millièmes n'étant pas pris en compte par la Fédération internationale, l'histoire reste belle. Camille Lacourt et Jérémy Stravius ont été incapables de se départager. Les dirigeants de la natation française ne pensaient certainement pas à pareil final, même dans leur plus beaux rêves. Eux qui, comme leurs prédécesseurs, couraient après un premier sacre masculin mondial, en ont eu deux pour le prix d'un. Meilleurs temps des séries, les deux hommes se savaient capables de conquérir le monde. Avec leurs qualités respectives. Très performant dans ses coulées, l'Amiénois a logiquement pris les devants au départ puis au virage, pour passer à chaque fois devant le Marseillais très rapide. Et dans un dernier effort, les deux hommes ont touché au même moment, pour devenir champions du monde.

 

Sous les yeux d'Aaron Peirsol, ancien empereur de la discipline parti à la retraite en début d'année, ils sont restés groupés pour prendre la succession d'une légende, quintuple champion olympique et dix fois champion du monde en grand bassin. "Il a un très joli cycle de bras, très long. Il gère bien ses courses, il ne va pas jamais trop vite et peut s'appuyer sur une bonne vitesse naturelle", explique le néo-retraité au sujet de Lacourt. "La plupart des nageurs de 100m sprintent sur le premier 50 et essaient de tenir ensuite. Lui, non. Il n'est pas à fond sur le premier 50 et accélère sur le retour. En fait, Camille construit sa course davantage comme un coureur de 200m. Il est dur pour les autres de rivaliser avec lui sur le dernier 50. Camille a en effet un physique parfait pour le dos même s'il n'y a pas de règle", poursuit Aaron Peirsol. "Regardez (le Japonais) Irie, il est petit (1,77m) et ça ne l'empêche pas d'être performant. Mais c'est sûr que sa taille peut aider Camille."

 

A respectivement 23 ans et 26 ans, Jérémy Stravius et Camille Lacourt s'affirment pleinement comme des moteurs de la natation française. A un an jour pour jour de l'ouverture des Jeux Olympiques de Londres, ils ont pris date, et se présentent comme des chances énormes de médailles olympiques. Ils succèdent ainsi aux Françaises Roxana Maracineanu (200m dos en 1998), Laure Manaudou (400m nage libre en 2005, 200m et 400m nage libre en 2007) et Solène Figues (200m nage libre en 2007), seules Françaises à avoir décroché l'or mondial jusque-là. Un an après avoir réalisé le doublé à l'Euro à Budapest, les deux nageurs continuent leur montée en puissance simultanée.

En 2009, ils découvraient les Championnats du monde. Petits nouveaux dans le club France fraichement orphelin de Laure Manaudou, Camille Lacourt et Jérémy Stravius faisaient partie de cette génération "biberon" appelée à découvrir le top niveau planétaire. La 5e place du premier sur 50m dos et la performance du second dans le relais 4x100m 4 nages avaient fait de ce voyage à Rome une réussite, pleine de promesses. Un an après, à Budapest, les promesses ont été tenues avec un doublé sur 100m dos à l'Euro, et un double titre du Marseillais à la clé (50m dos, 100m dos). Quelques mois plus tard, à Dubaï, en petit bassin, les Mondiaux confirmaient tout leur talent avec le bronze de l'Amiénois en relais 4x200m nage libre et l'argent sur 100m dos de Lacourt. Désormais, ils sont deux membres de la nouvelle vague tricolore, appelée à devenir les leaders de demain. Ils sont déjà ceux d'aujourd'hui. Christian Donzé, directeur technique national, avait annoncé que l'objectif de ces Mondiaux était de prendre au moins six médailles, et de décrocher un titre. Il en a désormais deux d'un coup.

Dos à dos et au final ex aequo

53''09 pour Camille Lacourt, 52"76 pour Jérémy Stravius. Les deux nageurs ont impressionné en remportant leurs demi-finales respectives du 100 m dos. Le premier, champion d'Europe de la distance, confirme son talent.

 

Le second, vice-champion d'Europe de la distance et déjà médaillé avec le relais 4x100 m libre, poursuit sa progression. Le doublé mondial n'est plus un rêve. "Ça va être une belle bagarre", sourit Lacourt.

Lacourt veut le titre

A 26 ans, le beau gosse de la natation française aurait pu se noyer dans les sollicitations médiatiques et commerciales. Pourtant, il a réussi "à garder, miraculeusement, les pieds sur terre". Premier nageur à battre un record d'Europe depuis la fin des combinaisons (52.11 sur 100 m dos), triple champion d'Europe 2010 sur 50 m dos, 100 m dos et 4x100 m quatre nages, détenteur des meilleurs performances mondiales sur 100 dos (52.44) et 50 dos (24.36), le nageur de Marseille a atteint la plénitude de ses moyens physiques. "Camille est né pour être dossiste. Son corps est taillé pour faire du dos: un torse en V, une laxité des bras permettant de mouliner comme personne, des jambes qui n'en finissent pas et le propulsent sur de longs appuis", souligne le manager du Cercle des nageurs de Marseille Romain Barnier..

 

Il ne manque que le titre mondial avant le grand objectif des Jeux Olympiques de Londres. "Maintenant, tous les bilans s'annulent. Il va falloir être bon pendant une semaine", a souligné Lacourt. "Je me sens plus à l'aise sur le 50 m, c'est là où j'arrive à nager vite le plus souvent possible. Le 100 m est une épreuve plus technique, c'est assez excitant aussi. Je préfère le 100 m mais le 50 m c'est là où je suis le plus à l'aise". Le Narbonnais licencié à Marseille peut exploiter sa coulée "sur quinze mètres sous l'eau", son point fort qui lance sa course en lui "filant des ailes". La reprise de nage après la coulée est un autre de ses points forts. "En fait, j'abats tous mes atouts sur cinquante mètres", dit-il. "J'aime cette reprise de nageur durant laquelle je me mue de gentil poisson en prédateur genre requin, excité par l'agressivité nécessaire pour résister à la concurrence."

 

Premières en série pour Stravius

"Ça fait un petit moment qu'il nage très vite en compétitions de préparation", souligne Lacourt. Lui, c'est Stravius, déjà vice-champion du monde avec le relais dimanche. "C'est une grosse satisfaction, on ne peut pas nous reprocher grand chose sur ce relais, on fait deux secondes de mieux qu'à Budapest (...). Je suis très, très content", a déclaré le deuxième relayeur français (47"78). "Cette médaille a une vraie saveur. C'est une grosse satisfaction." Une première médaille qui en appelle d'autres. Le nageur picard, basé à Amiens sous la houlette de Michel Chrétien, ne cesse de progresser depuis ses premiers championnats du monde à Rome en 2009 à 21 ans.

 

Pour la première fois de sa jeune carrière, il est passé sous les 53 secondes et se qualifie pour une finale individuelle mondiale. "J'ai pas l'air surpris parce que j'avais programmé de faire un temps comme ça dans cette compétition. J'arrive à le faire, tant mieux. J'ai gagné beaucoup en force cette année. J'ai pas encore un gabarit costaud" a-t-il expliqué. Stravius a réalisé le meilleur temps des demi-finales avec une grande facilité. Alors favori? "Je ne vais pas me mettre en tête d'être le favori, je ne l'ai jamais été. J'ai toujours été derrière Camille (Lacourt). Je ne veux pas me montrer maintenant. On espère revivre ce qu'on a fait à Budapest (Lacourt 1er, Stravius 2e). Ce serait le top du top". Ce serait un autre première pour la natation française.

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