Les syndicats avaient fait part de leur "stupeur" devant la décision "indécente" de réintégrer le commissaire
Cagnes-sur-Mer : Stupeur au commissariat
1 mois après le suicide d'une jeune gardienne de la paix, sa famille et ses collègues ont appris le retour du chef de service nommément mis en cause par la policière dans la lettre retrouvée près d'elle. Une décision irrespectueuse et indécente selon les 2 principaux syndicats policiers
Le commissaire ne reprendra pas finalement son service à Cagnes-sur-Mer. Il va transiter par Nice, en attendant une nouvelle affectation. Les syndicats suspendent toutes les actions annoncées.
1 mois après le suicide d'une jeune gardienne de la paix, sa famille et ses collègues avaient appris le retour du chef de service, nommément mis en cause, dans la lettre retrouvée près d'elle. Une décision irrespectueuse et indécente selon les 2 principaux syndicats policiers.
"Unité SGP Police Alpes-Maritimes tient à faire part de sa stupeur quant à la décision prise par l'administration concernant la réintégration du chef de service de Cagnes-sur-Mer", qui "reprendra ses fonctions le lundi 8 août", affirme le syndicat dans un communiqué.
"Alors que l'image de Nelly est encore bien présente dans les esprits et dans les coeurs, nous jugeons cette décision irrespectueuse et indécente", souligne-t-il.
"Nous avons tous en mémoire les écrits de notre collègue. Cette décision est lourde de sens. L'administration n'a pas pris la mesure et la portée de cette réintégration, nous le regrettons. La confiance est perdue", ajoute le communiqué.
La policière de 39 ans, qui travaillait à Cagnes depuis septembre 2001, avait appris, à son retour de vacances, qu'elle était mutée du service de l'identité judiciaire à la cellule anti-cambriolage.
Elle s'était suicidée le 4 juillet avec son arme de service, à bord d'un véhicule de police, en laissant une lettre "un peu amère dans laquelle elle (évoquait) les réformes en cours qui compliquent la tâche au quotidien des fonctionnaires de police", selon le parquet de Grasse.
La dernière phrase de cette lettre disait : "Merci à M. G. (le commissaire, NDLR)...Merci pour ma mutation-punition, je le ressens comme ça".
Selon le syndicat Alliance, le commissaire incriminé "avait des problèmes de gestion humaine, notamment avec les femmes".
Il avait néanmoins reçu le "soutien public", la semaine du drame, du Syndicat indépendant des commissaires de police (second syndicat).
Environ 500 personnes, dont beaucoup de policiers de la région, avaient rendu un dernier hommage à Nelly le 11 juillet en se rassemblant devant le commissariat de Cagnes une rose blanche à la main.
Communiqué rédigé par l'Intersyndicale UNITE SGP POLICE, ALLIANCE et Unsa Police, suite à décision du Ministère de l'Interieur de ne pas réintégrer le chef de service à Cagnes-sur-Mer :
"L'intersyndicale apprend ce matin que le Ministère de l'Intérieur a décidé, suite à la communication complète des conclusions des deux enquêtes IGPN et DCSP, mais également face à la mobilisation policière engagée depuis hier, de convoquer dès lundi
prochain le chef de circonscription de Cagnes sur mer à Paris.
Son maintien à la tête de ce service est totalement écarté.
Loin pour nous l'idée de crier victoire, car dans cette affaire le plus important est le drame qui a été vécu le 4 juillet dernier par l'ensemble des Policiers Nationaux.
L'intersyndicale constate que le Ministère a entendu la détresse, le malaise profond, mais également la détermination de Franck, des familles, et des Policiers du 06.
Dès lors, l'intersyndicale appelle dès aujourd'hui à la levée du service minimum, et annule le rassemblement prévu vendredi 5 août devant la DDSP 06.
L'intersyndicale restera vigilante, car l'important maintenant est de construire un avenir pour ce Commissariat, basé principalement sur le respect et l'écoute.
"L'Humain" doit être une priorité dans les relations hiérarchiques."
Voir le reportage ci-joint : Chantal Fazi : Journaliste
Richard De Silvestro : Journaliste Reporteur d'images
Sébastien Lemaire : Monteur