Le gérant du pressing au-dessus duquel habitait une femme intoxiquée par des rejets de "perchlo" a été mis en examen
Morte suite aux émanations d'un pressing?
Sa mère a-t-elle été empoisonnée par les émananations du pressing situé en bas de chez elle, à Nice? Aucune certitude pour l'instant, mais son fils en est persuadé. Il a obtenu l'ouverture d'une information judiciaire pour homicide involontaire
Le gérant du pressing, qui avait dû fermer son commerce après l'ouverture d'une information judiciaire sur cette affaire, a été mis en examen jeudi mais "n'a pas encore été entendu sur le fond" et "comparaîtra volontairement" pour s'expliquer, a précisé son avocate, Me Anna-Karin Faccendini.
"Il conteste (avoir commis une faute) puisque les expertises techniques effectuées (dans le pressing) montraient qu'il n'y avait pas de dangerosité et n'avaient fait la preuve d'aucune nuisance" pour les riverains, a ajouté l'avocate, ce que conteste le fils de la victime, Frédéric Bernard.
Ce dernier a estimé que cette mise en examen était "une belle victoire: c'est la reconnaissance du lien de cause à effet" entre les émanations de perchloroéthylène et la mort de sa mère septuagénaire, José-Anne Bernard, par arrêt cardiaque le 25 décembre 2009.
"Ca va peut-être inciter le gouvernement à agir pour que ce produit de malheur soit banni", a-t-il ajouté. M. Bernard a indiqué avoir déposé une seconde plainte contre X auprès du procureur de la République de Nice début juillet pour "négligence, mise en danger de la vie d'autrui et non-assistance à personne en danger". Il a joint à sa plainte les nombreux courriers envoyés à l'administration et au propriétaire des murs du pressing pour les alerter des problèmes de santé que connaissait sa mère.
Une information judiciaire avait été ouverte le 20 août 2010 pour "homicide involontaire" et "poursuite de l'exploitation d'une installation classée non conforme à la mise en demeure".
Ouvert en 2008 dans le centre de Nice, l'installation avait en effet été jugée en août 2009 par la préfecture non conforme aux conditions d'exploitation fixées par la loi. Mais le propriétaire du commerce n'avait procédé à aucun travaux et les émanations avaient perduré sans que les autorités n'interviennent plus, selon M. Bernard.
Utilisé pour dissoudre les graisses, le perchloroéthylène peut provoquer une irritation des voies respiratoires et des yeux, des vertiges et nausées, une somnolence ou des pertes de mémoire. La molécule est classée parmi les composés chimiques cancérogènes probables pour l'homme.