Les dégâts occasionnés par les pluies torrentielles "vont se chiffrer en millions d'euros" selon un bilan provisoire
Inondations 83: des horticulteurs ont tout perdu
Les dégâts occasionnés par les pluies torrentielles qui sont tombées pendant cinq jours sur le Var "vont se chiffrer en millions d'euros" selon un bilan encore provisoire. Exemple d'un horticulteur qui a tout perdu
Var ou Alpes-Maritimes, même constat, même bilan. Les deux préfets ont dressé ce jeudi un premier bilan des conséquences financières des intempéries. Même addition pour eux : Les dégats vont se chiffrer "en millions d'euros".
Bilan dans le Var :
"Les dégâts, même s'il est trop tôt pour établir un bilan exhaustif, vont se chiffrer en millions d'euros", a dit le préfet Paul Mourier, ajoutant qu'il lui était impossible d'avancer un chiffre plus précis - "dix, ou cinquante ou plus" - car les constatations et déclarations de sinistres sont toujours en cours.
Ce nouvel épisode de pluie, "même s'il est sans commune mesure avec celui de juin 2010", a endommagé notamment les voiries communales, dans le bassin de Brignoles à Tavernes, Varages, Brue-Auriac, dans le golfe de Saint-Tropez et la vallée de l'Argens.
Plusieurs stations d'épuration et déchetteries ont été touchées. "Des réseaux d'eau se révèlent également défectueux et nécessitent la distribution d'eau potable" dans huit communes, a poursuivi M. Mourier.
Des dégâts sont également constatés sur des bâtiments communaux et scolaires. L'agglomération de Toulon a été particulièrement touchée, une tempête de vent ayant fait tomber plus de 200 arbres.
Sur le plan de l'activité économique, "la zone de La Palud à Fréjus est celle qui a subi le plus de dégâts avec un premier recensement de 180 entreprises sinistrées sur les 250 de la zone", a précisé le préfet.
Environ 120 autres sont touchées à Roquebrune-sur-Argens, Puget-sur-Argens, au Muy, à Saint-Raphaël et autour de Draguignan.
Le bilan des trois zones d'activité de Grimaud et Cogolin inondées mercredi n'a pas encore été établi.
Trois cents exploitations agricoles ont par ailleurs été sinistrées, selon un premier bilan de la Chambre d'Agriculture.
La préfecture n'a pas encore de chiffres pour les inondations des résidences et maisons individuelles, ni la destruction de véhicules. "Mais leur nombre devrait être important", selon M. Mourier.
Bilan dans les Alpes-Maritimes :
Les dégâts occasionnés par les intempéries qui ont touché les Alpes-Maritimes de samedi à mardi, notamment dans l'ouest du département, se chiffrent à "plusieurs millions d'euros", selon un premier bilan de la préfecture.
Au moins 150 entreprises ont été touchées par les inondations du week-end et le coup de mer mardi. Mais il pourrait y en avoir plus, constatations et déclarations de sinistres étant toujours en cours.
Trente-six communes ont pour l'instant demandé la reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle, parmi lesquelles Villeneuve-Loubet, Auribeau-sur-Siagne ou La Colle-sur-Loup, pour cause, selon les cas, d'inondations, de coulées de boue ou encore de "chocs mécaniques dus à l'action des vagues".
Le millier d'habitants évacués, dont le foyer avait été sinistré, "ont pu pour leur très grande majorité regagner leur domicile", selon la porte-parole.
Au total, les pompiers ont dû, entre samedi matin et mardi en fin d'après-midi, intervenir à près de 1.100 reprises dans tout le département. Au plus fort des inondations, 500 pompiers ont été mobilisés en même temps.
Var: plus de 300 entreprises agricoles sinistrées
Plus de 300 entreprises agricoles ont été sinistrées d'après un premier recensement de la Chambre d'agriculture 83.
"Plus de 300 maraîchers, pépiniéristes, horticulteurs et éleveurs sont victimes des inondations, notamment dans la vallée de l'Argens à Roquebrune-sur-Argens, mais le bilan n'est pas exhaustif car nos techniciens continuent de tourner sur le terrain où par endroits il y a encore un mètre d'eau", a précisé Alain Baccino.
"Une crue tous les 10 ans, c'est supportable, une tous les ans c'est impossible à vivre pour le monde agricole", a déploré le président de l'institution consulaire, qui a activé sa cellule de crise et réclame "des actions pour préserver l'agriculture".
"Au-delà de la prévention qui a des effets positifs, comme cette fois pour les éleveurs dont la plupart ont pu mettre leur cheptel à l'abri, il faut mettre en place des actions qui permettent aux agriculteurs de protéger leur matériel, leur habitation", a insisté M. Baccino.
Pour lui, "le développement et le rehaussement des zones d'activités et des zones artisanales ont empiété sur les zones agricoles, qui ne sont plus en mesure de résorber les crues comme par le passé".
Lors des inondations meurtrières de juin 2010, 485 exploitations avaient déjà
été sinistrées, notamment dans la viticulture dont des producteurs n'ont pas pu
vendanger la saison passée.